Le pape visite la Colombie du 6 au 10 septembre

Pendant son voyage du 5 au 10 septembre 2017 en Colombie, le pape François se rendra dans quatre villes différentes: il arrivera à Bogota le 6 septembre puis se rendra à Villavicencio, Medellín et Carthagène des Indes (Cartagena). Autant d’étapes qui illustrent la diversité de la Colombie et qui retracent son histoire.

Des centaines de milliers de Colombiens accueilleront le pontife, ainsi que 300 évêques et 4’500 prêtres, dans ce pays qui sort de décennies d’une guerre civile cruelle qui a coûté la vie à 200’000 personnes et fait six millions de déplacés.

Bogota, ville de disparités à l’image de la Colombie

Les 6 et 7 septembre, le pape François restera à Bogota. Peuplée de 8 millions d’habitants, la capitale colombienne est à l’image de ce pays très contrasté et de très fortes disparités, avec des quartiers riches au nord et des quartiers bien plus pauvres au sud.

Parmi les différents lieux où le pontife doit se rendre, deux sont liés à l’histoire du pays. Tout d’abord le palais présidentiel, la Casa de Nariño, construit sur l’emplacement de la maison natale d’Antonio Nariño, précurseur et héros de l’indépendance de la Colombie.

C’est là que le pontife rencontrera les autorités politiques. Pour la plupart, les responsables s’affichent comme catholiques même si des lois contraires à l’enseignement de l’Eglise ont récemment été votées, comme le mariage homosexuel et l’euthanasie en 2015-2016.

Second lieu, le parc Simon Bolivar, nommé en l’honneur du ‘Libérateur’ et premier président de la Grande Colombie en 1819. C’est dans ce parc que l’évêque de Rome célébrera la messe à Bogota.

Villavicencio, témoin de l’affrontement avec les FARC

Le lendemain, 8 septembre, le successeur de Pierre se dirigera vers Villavicencio. Les origines de cette ville remontent à la période précolombienne. De 1740 à leur expulsion en 1790, les jésuites y ont tenu un important centre d’évangélisation. La renaissance moderne de Villavicencio, au début du 20e, a été l’œuvre d’un prêtre français, le religieux montfortain Maurice Dières Monplaisir.

Plus récemment, l’histoire de Villavicencio a été marquée par le conflit armé avec les FARC. Ainsi en 2002 et 2006, des attentats à la bombe de la guérilla marxiste y ont fait treize morts. Le pape présidera ainsi dans cette ville une rencontre de prière pour la réconciliation nationale. 5’000 personnes victimes du conflit, originaires de tout le pays, seront présentes.

Avant de repartir à Bogota, le pontife s’arrêtera devant la croix de la Réconciliation, où il priera avec des enfants. En 2002, cette croix avait parcouru la Colombie pour prier pour la paix. Selon l’archidiocèse de Villavicencio, le pontife romain plantera un arbre à cet endroit.

Medellín, lieu de foi

Troisième étape, le 9 septembre, la ville de Medellín est la deuxième plus importante de Colombie. Longtemps associée au trafic de drogue, Medellín est aussi un haut-lieu du catholicisme en Colombie. La cathédrale est ainsi la septième plus grande au monde, et la première d’Amérique latine. De plus, sur le blason de la ville figure une Vierge à l’Enfant.

A Medellín, le pape se rendra notamment au foyer San José. Fondé en 1910, il s’agit du plus ancien centre social de la ville. D’abord un simple orphelinat, c’est aujourd’hui un centre d’accueil pour des enfants et des jeunes de tout le pays.

A Carthagène, à la rencontre des pauvres parmi les pauvres

Pour son dernier jour en Colombie, le 10 septembre, l’évêque de Rome se rendra dans la ville portuaire de Cartagena, Carthagène des Indes, sur la façade Atlantique. Cette ville a longtemps été un point d’entrée des navires européens vers les Amérique. Son centre historique, très touristique, a conservé son architecture coloniale.

Toutefois, la première étape du pape François dans cette ville sera pour le quartier défavorisé de Saint-François-d’Assise. Il posera la première pierre d’un centre pour sans-abri géré par la fondation Talitha Qum (›Jeune fille, lève-toi’ en araméen, phrase prononcée par le Christ dans l’Evangile de Marc 5,43).

Mémoire des esclaves africains

Le 266e pape ira ensuite visiter la maison-sanctuaire de saint Pierre Claver. Ce jésuite catalan est l’évangélisateur des esclaves africains débarqués à Carthagène. Il se dévoue à leur cause et vient à leur aide. Pierre Claver se considérait lui-même comme «l’esclave des Africains, pour toujours».

Avant de célébrer sa dernière messe en Colombie, le pape François doit bénir depuis un hélicoptère la monumentale statue de la Vierge du Carmel installée au large de Carthagène, révèle le journal local El Universal. Cette œuvre qui accueille les navigateurs avait été détruite par la foudre en 2015 et vient d’être réinstallée. (cath.ch/imedia/xln/be)

Jacques Berset

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