Vincent Doyle, le fondateur du site www.copinginternational.com est lui-même le fils d’un prêtre catholique aujourd’hui décédé.
La plateforme se définit comme «une organisation bénévole active dans le domaine de la santé mentale, qui promeut le bien être des enfants de prêtres catholiques et de religieux, ainsi que de leurs parents, dans le monde entier». Le site bénéficie d’une bonne fréquentation, assure Vincent Doyle au quotidien Irish Times du 19 août 2017. Il comptabilise plus de 1’000 utilisateurs depuis mi-août. En tout, 38’000 sessions venant de 53 pays et de personnes de tous âges ont été enregistrées.
Le portail propose des documents, en particulier de l’Eglise, pour orienter et conseiller les enfants de prêtres et de religieux. Il présente des textes, en particulier du pape François, qui exprime la sollicitude de l’Eglise à venir en aide à ces personnes et sa disponibilité à les assister. Le site conseille de s’adresser en premier lieu à l’évêché concerné.
Le site créé par Vincent Doyle n’a ainsi nullement le dessein de nuire à l’Eglise, en stigmatisant cette réalité. L’Irlandais est en effet resté un catholique pratiquant, même après avoir appris la vérité sur ses origines, alors qu’il avait 28 ans. Il explique avoir seulement eu envie d’aider les personnes dans la même situation que lui à se définir et à s’orienter.
La création du site s’est réalisée avec la coopération de l’Eglise locale et l’assentiment du pape François. Vincent Doyle lui a personnellement transmis une lettre expliquant son projet, en 2014. Une démarche approuvée par le Saint-Père. En Irlande, le fils de prêtre a trouvé un fort soutien du côté de Mgr Diarmuid Martin, qui a accepté que l’archidiocèse de Dublin finance copinginternational.com.
A la demande de Vincent Doyle, les évêques irlandais ont élaboré des principes de responsabilité pour les prêtres en situation de paternité. Le document enjoint notamment les ecclésiastiques à assumer leurs devoirs moraux, financiers, personnels et légaux. Il exhorte également à placer avant toute autre considération le bien être de l’enfant et de la mère.
De telles initiatives de soutien aux enfants de prêtres et de religieux sont assez rares dans le monde. Gabriella Friedli, ancienne présidente de l’association Zöfra, qui réunit des femmes touchées par le célibat des prêtres, voit ce type de démarche d’un bon œil. «Nous attendons depuis longtemps que les personnes concernées s’expriment publiquement et soient entendues», affirme-t-elle le 30 août à kath.ch. Il serait important, selon elle, que ces révélations déclenchent une réelle prise de conscience. Elle regrette que les autorités de l’Eglise en Suisse n’aient encore rien entrepris de concret en ce sens. (cath.ch/it/kath/gs/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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