En matière liturgique, a souligné le pape, deux éléments sont directement liés : le concile Vatican II (1962-1965) et la réforme liturgique sous Paul VI (1963-1978). Initié sous Pie X, poursuivi par Pie XII, le mouvement liturgique a abouti à la constitution Sacrosantum concilium du concile Vatican II.
Ce document répondait à un besoin de renouveau: «il y avait un désir d’une liturgie vivante pour une Eglise toute vivifiée par les mystères célébrés». Il s’agissait donc «d’exprimer de manière renouvelée la pérenne vitalité de l’Eglise en prière». Réforme établie «selon le principe du respect de la saine tradition et du légitime progrès».
Cette réforme, «bien accueillie par les évêques», est un processus qui nécessite «temps, réception fidèle, obéissance pratique, et une application judicieuse». En effet, l’application pratique, sous la houlette des conférences épiscopales, «est encore en acte, car il ne suffit pas de réformer les livres liturgiques pour renouveler la mentalité».
Ainsi, «nous pouvons affirmer avec sécurité et autorité magistérielle que la réforme liturgique est irréversible», a déclaré le pape François. Toutefois, a-t-il précisé, il faut encore travailler pour «redécouvrir les motifs des décisions […], et dépasser des lectures infondées et superficielles, des réceptions partielles et des pratiques qui la défigurent».
Après cette explication, le pape François s’est exprimé plus directement sur le rôle de la liturgie. Pour le pontife, il ne peut y avoir de vitalité liturgique sans «présence réelle du mystère du Christ». La liturgie est ainsi «l’actualisation dans les signes saints du sacerdoce de Jésus Christ, c’est-à-dire de l’offrande de sa vie jusqu’à étendre les bras sur la Croix».
Ce mystère reste présent, a-t-il poursuivi, principalement dans son Corps et son Sang, mais aussi dans la personne du prêtre, dans la Parole de Dieu et dans l’assemblée réunie en son nom.
Parmi les signes de ce mystère invisible, le pontife a mis en avant l’autel sur lequel est célébré la messe, «centre vers lequel converge l’attention» et qui doit être consacré avec l’huile sainte, encensé, baisé et vénéré. Car vers l’autel doit être «orienté le regard des priants, prêtre et fidèles».
Le successeur de Pierre a ensuite développé la dimension populaire de la liturgie, et non cléricale. C’est une action «pour le peuple», et aussi «du peuple», qui écoute Dieu et qui réagit en Le louant, a-t-il affirmé. La liturgie exprime aussi la piété de tout le peuple de Dieu. Elle se prolonge ensuite dans de pieux exercices et des dévotions. Il faut donc valoriser et encourager cette piété populaire, en harmonie avec la liturgie.
Le pape a ensuite expliqué que la liturgie est ‘vie’, expérience initiatique, et école de vie chrétienne avant d’être une doctrine à comprendre. Il a enfin souligné que le rite romain n’est pas le seul dans l’Eglise catholique. Il y a pour lui une harmonie des traditions rituelles d’Orient et d’Occident. (cath.ch/imedia/xln/mp)
Maurice Page
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