A l’issue de ce tête-à-tête, les deux hommes ont tenu une conférence de presse conjointe. Dans sa déclaration, communiquée par le Saint-Siège, le cardinal Parolin a rappelé la position médiane du Vatican, notamment en Syrie et en Ukraine.
Sur la Syrie, face à une Russie considérée comme un soutien du régime de Bachar Al-Assad, le cardinal Parolin a rappelé que le Saint-Siège n’entend et ne peut s’identifier à aucune position politique sur la scène internationale.
La veille, un communiqué du patriarcat orthodoxe de Moscou indiquait toutefois que le haut prélat et le métropolite Hilarion, chef du département des relations extérieures du patriarcat orthodoxe de Moscou, avaient convenu qu’il était «avant tout nécessaire de mettre fin au terrorisme sur le territoire syrien» et de ramener la paix avant d’entamer des discussions sur le futur politique du pays.
«Il est également nécessaire de s’en tenir aux grands principes du droit international et à son respect imprescriptible», a maintenu le secrétaire d’Etat devant Sergueï Lavrov. Il a également lancé «un clair appel à faire prévaloir le bien commun et principalement, la justice, la légalité, la véracité des faits. Le cardinal a réitéré son souhait de «solutions justes et durables» au Moyen-Orient et en Ukraine.
Des «points de convergence» sur la scène internationale sont toutefois notables entre la Russie et le Saint-Siège, a poursuivi le ›bras-droit’ du pape François. En particulier concernant la situation des chrétiens au Moyen-Orient et en Afrique. Le cardinal italien a alors rappelé l’importance du respect de la liberté religieuse.
La situation des catholiques vivant en Russie a aussi été évoquée par le secrétaire d’Etat. Notamment «les difficultés à obtenir un visa de travail pour le personnel religieux non-russe» et le besoin «de la restitution de quelques églises, nécessaire pour le soin pastoral». Le cardinal a souligné la pleine attention de son interlocuteur sur ces sujets.
Concernant les relations entre la Russie et le Saint-Siège, le cardinal Parolin a salué le «développement des fréquents contacts de représentants des deux parties, les échanges culturels et la coopération scientifique et médicale». Signe de la qualité de cette relation, un accord a été signé entre les deux parties, permettant aux titulaires d’un passeport diplomatique de voyager sans visa.
S’exprimant avant le cardinal italien, Sergueï Lavrov a également souligné la vitalité des relations entre les deux Etats. Il a notamment cité l’exposition à venir d’œuvres des Musées du Vatican à Moscou, puis une autre d’œuvres russes à Rome.
Interrogé par une journaliste, le ›numéro 2’ du Saint-Siège a déclaré que la Russie pouvait peser dans les négociations au Venezuela, en raison des «liens traditionnels» entre les deux pays. Le ministre russe a pour sa part réaffirmé son soutien aux initiatives du Saint-Siège au Venezuela.
Après sa rencontre avec Sergueï Lavrov, le prélat italien devait être reçu par le patriarche orthodoxe de Moscou Cyrille Ier. Le 24 août, il se rendra à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, pour un entretien avec le président Vladimir Poutine. (cath.ch/imedia/xln/bh)
Bernard Hallet
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/face-a-diplomatie-russe-saint-siege-reste-prudent-syrie-lukraine/