Dans leur déclaration du 18 août, les 26 évêques membres de la KCCB soulignent que perdre même une seule vie à cause d’une élection est «abominable». Tout comme il est inacceptable de nuire à quelqu’un pour un scrutin. De tels comportements ne doivent jamais être autorisés dans une société civilisée, telle que celle du Kenya. Ils appellent tous les Kényans à rechercher, de manière civilisée, une réponse aux différends et aux manifestations.
La KCCB fait part en outre de sa préoccupation, face aux informations discordantes des divers organes de sécurité et des commissions d’Etat, les uns signalant plusieurs décès, d’autres rejetant tout décès lors des violences. Ces divergences dérangent et déroutent les Kényans qui veulent savoir la vérité de ce qui s’est passé exactement.
Evoquant le résultat de l’élection la présidentielle contestée, remportée par le président sortant Uhuru Kenyatta contre son principal adversaire Raila Odinga, la KCCB a rappelé sa position qui consiste à inviter les parties qui se sentent lésées, à utiliser les moyens légaux prévus dans la Constitution, pour réclamer réparation. Elle salue, à ce sujet, la décision de la coalition de l’opposition, de porter leur cas devant la Cour suprême. «Ce n’est qu’en respectant et en recourant aux institutions constitutionnelles établies que nous serons en mesure d’améliorer et de renforcer l’Etat de droit et le processus démocratique dans notre pays», font remarquer les prélats. Ils invitent le pouvoir judiciaire et les autres institutions constitutionnelles du pays à protéger jalousement leur indépendance, à s’acquitter équitablement de leur mandat, de manière juste et impartiale, à se prononcer sans aucune faveur et à ne céder à aucune forme de contrainte ou d’intimidation.
En attendant le verdict de la Cour suprême, les hommes politiques doivent faire preuve de retenue dans leurs déclarations et dans leurs actions, pour éviter tout propos ou comportement imprudents, qui créeraient la tension et la division, selon les lignes tribales ou les partis.
Les évêques plaident enfin pour des réformes politiques sur le contrôle électoral. Les lacunes doivent être comblées pour un processus électoral qui fonctionne dans le respect de la cohésion et de la diversité du pays. (cath.ch/ibc/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/eveques-kenya-deplorent-violences-post-electorales/