La statue de Roger B. Taney a été enlevée par une grue vers 2 heures du matin. Il a été mise sur un camion et conduite dans un entrepôt. Le gouverneur du Maryland, le républicain Larry Hogan, avait déclaré cette semaine que l’élimination de la statue de Taney à Annapolis était la chose à faire après les violentes manifestations à Charlottesville, en Virginie. Une femme a été tuée lorsqu’une voiture a foncé dans une foule de personnes venues condamner les nationalistes blancs, rassemblées contre la décision des fonctionnaires de Charlottesville de retirer un monument au général confédéré Robert E. Lee.
Suite à ces événement des voix se sont fait entendre pour critiquer l’hommage rendu à l’auteur de la décision ‘Dred Scott’, qui a confirmé l’esclavage et refusé la citoyenneté aux Afro-Américains. Bien que connu surtout pour cet arrêt, Roger B. Taney fut un personnage important de l’histoire de la présence des catholiques aux Etats-Unis. Il a été le premier catholique membre des autorités présidentielles américaines. Membre du cabinet, il a été nommé procureur général par le président Andrew Jackson en 1831. Il a ensuite été secrétaire de la guerre et secrétaire du Trésor sous Jackson. Il est devenu le premier juge catholique de la Cour suprême en 1836. Il reste à ce jour le seul citoyen du Maryland à avoir occupé cette charge. Sa statue en bronze avait été érigée en 1872, moins de dix ans après sa mort survenue en 1864, devant l’entrée principale de l’hôtel du gouvernement.
La décision de Taney dans le cas de Dred Scott, un homme noir né esclave, qui avait exigé sa liberté devant les tribunaux a été un tournant crucial dans l’histoire du pays. En 1857, la Cour suprême des États-Unis a statué que Dred Scott, né esclave, bien qu’ayant vécu dans un état libre et en territoire libre, n’avait pas droit à sa liberté. Le juge Taney a estimé que les ‘nègres’ libres, même ceux qui avaient été autorisés à voter dans les États, ne pourraient jamais être citoyens des États-Unis. Il a statué que les noirs n’étaient pas destinés à être inclus dans le mot ‘citoyens’ dans la Constitution et ne pouvaient donc prétendre à aucun droit et privilège de citoyenneté. Cette décision poussa le pays plus près de la guerre civile qui allait éclater quatre ans plus tard. (cath.ch/ag/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse