Les scandales de pédophilie dans l’Eglise et la couverture médiatique qu’ils suscitent pourraient donner à croire qu’elle est le lieu où se passe la majorité des abus sexuels. Or des statistiques fiables montrent que près de 70% des cas se déroulent dans le milieu familial et 30% dans d’autres cadres où les enfants se développent comme l’école ou les clubs sportifs, relève la revue jésuite. Seul un cas sur 1’000 a pour cadre l’Eglise.
Mais ce constat ne saurait en aucun cas autoriser à l’assouplissement de la «tolérance zéro» voulue par le pape Benoît XVI et mise en œuvre par le pape François, souligne la revue de référence des jésuites espagnols.
Le numéro d’été de Sal Terrae consacre un large dossier à la question des abus sexuels dans l’Eglise: analyse les statistiques, de la législation, des moyens de lutte de prévention et du soutien aux victimes. Cette radiographie du «cancer» de la pédophilie apporte un éclairage circonstancié sur le sujet.
«Nous devons tous assimiler, en particulier les pasteurs, et une fois pour toutes, les priorités de l’Eglise dans ce domaine» souligne le Père Campo Ibanez, professeur de droit canonique à l’Université Pontificia Comillas de Madrid. «Le bien public fondamental de l’Eglise n’est pas d’éviter les scandales, mais d’exercer la justice pour les victimes. Nous ne pouvons pas garantir de manière absolue que dans l’Eglise il n’existera plus d’agresseurs. Mais nous pouvons et nous devons dire aux agresseurs que l’Eglise n’est plus un lieu où commettre leurs crimes. Il n’y a pas de place pour eux. Nous devons dire aux victimes que nous serons toujours là avec elles et pour elles», conclut le jésuite. (cath.ch/vd/mp)
Maurice Page
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