Cette décision de justice «a dépassé toutes les limites» et «ne peut être expliquée que par des motifs politiques», s’est indigné le Patriarche Théophile III de Jérusalem, rapporte le quotidien français La Croix. Le responsable religieux donnait une conférence de presse extraordinaire depuis Amman, la capitale de la Jordanie. Il a fustigé un jugement prononcé le 1er août 2017 par le tribunal de district de Jérusalem. Le tribunal a statué que les baux immobiliers conclus entre le Patriarcat grec-orthodoxe et l’organisation israélienne Ateret Cohanim (qui œuvre pour la colonisation de Jérusalem-Est) étaient bien valides, et qu’il n’y avait pas de preuves de corruption.
En 2004, par l’intermédiaire de trois sociétés écrans situées à l’étranger, l’organisation ultranationaliste a mis la main sur des bâtiments historiques du quartier chrétien appartenant au Patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem, propriétaire de nombreux biens fonciers dans la vielle ville de Jérusalem.
L’affaire avait alors fait grand bruit. Elle avait provoqué la colère des Palestiniens et entraîné la démission en 2005 du patriarche Irénéos Ier, qui a toujours nié avoir été impliqué dans cet accord.
Son successeur, Théophile III, a par la suite engagé des poursuites contre Ateret Cohanim, affirmant que les trois contrats étaient illégaux et que ces acquisitions avaient été conclues dans des circonstances frauduleuses. La bataille en justice a duré plusieurs années.
Ateret Cohanim est accusée de participer d’un processus de «judaïsation» des quartiers historiquement musulman, chrétien et arménien de la ville sainte. (cath.ch/cx/rz)
Raphaël Zbinden
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