Sur la chaîne de télévision locale Telesur, le Père De Roux a affirmé que la paix ne devait pas être un «drapeau politique» car tout à un prix en politique. «La paix est une valeur éthique» pour laquelle «il faut lutter gratuitement». Le jésuite a rappelé que cette paix était «une cause plus importante que les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) et Messieurs Uribe et Santos (n.d.l.r. respectivement l’ancien et l’actuel président du pays)». Il a ajouté: «la réconciliation est un objectif spirituel».
Francisco De Roux a souligné le travail effectué par l’Eglise en tant qu’accompagnante du processus de paix en Colombie, relevant qu’elle tendait une main amie vers les hommes et les femmes vivant dans les zones touchées par le conflit.
A propos de la visite du pape François, du 6 au 11 septembre prochains, le religieux a estimé qu’il «défendra le processus de paix et la non polarisation de la société colombienne.» Il a cependant rappelé que le pardon que peuvent accorder les victimes à leurs bourreaux ne signifie pas pour autant oublier les choses dures vécues. «Mais cela suppose de comprendre que nous marchons aujourd’hui dans un pays différent, où il existe un futur pour les paysans, les indigènes, les afro-descendants et l’entrepreneuriat, qui pourront construire une économie plus forte et équitable».
Le Père jésuite a ensuite rappelé les déclarations du pape François à propos de la Colombie, sur la Place de la Révolution de La Havane, à Cuba, en septembre 2016: «Nous ne pouvons pas permettre que le processus de paix en Colombie échoue, et nous espérons que le sang versé par les victimes nous aide à sortir le pays de cette période obscure».
Francisco De Roux a finalement martelé que la Colombie, marquée par 52 ans de conflit devait changer. Mais pour cela, a t il ajouté, «nous devons tous changer». (cath.ch/jcg/rz)
Raphaël Zbinden
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