Centrafrique: un évêque demande de l'aide pour les musulmans réfugiés dans sa cathédrale

Mgr Juan José Aguirre Munos, évêque de Bangassou, au sud de la République Centrafricaine (RCA), a lancé, le 25 juillet 2017, un cri d’alarme en faveur des musulmans réfugiés dans sa cathédrale. Il s’inquiète de la dégradation de la situation sécuritaire dans sa ville.

Le prélat centrafricain indique sur Radio France international (RFI) que près de 2’000 musulmans ont trouvé refuge dans la cathédrale, dont beaucoup de femmes et d’enfants. Ils sont menacés et assiégés par les milices anti-balaka, composées majoritairement de chrétiens, qui rôdent dans la ville.

Les humanitaires sont intimidés

Le contingent marocain de la MINUSCA (Mission des Nations-Unies en Centrafrique) fait de son mieux pour que ces réfugiés aient de l’eau, de la nourriture et que les organisations humanitaires puissent faire leur travail. Selon Mgr Munos, les humanitaires sont attaqués et craignent de venir à Bangassou. Le prélat a demandé la venue sur place d’un préfet et de soldats supplémentaires pour sécuriser les musulmans réfugiés dans la paroisse. Il a aussi estimé que le site d’accueil des réfugiés devrait être délocalisé pour mieux assurer leur sécurité. Le sous-préfet et le maire pensent que le lieu le plus sûr serait à côté du campement des militaires de la MINUSCA, a indiqué Mgr Munos.

«S’ils sortent du périmètre, ils risquent d’être égorgés»

Il a exprimé sa crainte de voir la situation se détériorer davantage, si rien n’est fait de la part des autorités centrafricaines et la MINUSCA. «Aujourd’hui, si les musulmans sortent du périmètre, ils risquent d’être égorgés», a-t-il prévenu.

Les exactions commises par les miliciens anti-balaka, décidés à tuer tout civil musulman tombant entre leurs mains, exacerbent la haine des extrémistes musulmans. Certains d’entre eux s’en sont ainsi pris, il y a quelques jours, aux bâtiments de l’Eglise catholique.

L’évêque a aussi regretté la position de la MINUSCA, qui demande le retour des réfugiés musulmans dans leur quartier. Une option que le prélat juge irréaliste. Le contingent marocain de la force onusienne a déjà perdu deux hommes à Bangassou au mois de mai. Le problème est que ces soldats marocains, de confession musulmane, sont perçus par les miliciens anti-balaka comme étant du côté des musulmans en Centrafrique. Pour cette raison, l’évêque a demandé que des soldats d’autres nationalités soient envoyés sur place. (cath.ch/ibc/rfi/rz)

 

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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