Parmi les intervenants, Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche émérite au CNRS, et Pascal Brice, directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, mais également des responsables religieux comme l’archevêque anglican d’York, John Sentamu, ou le père Michael Czerny, sous-secrétaire de la section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le Service du Développement humain intégral.
L’initiative a également laissé une large place aux discussions entre jeunes de nationalités différentes, d’autant plus riches que le phénomène migratoire est vécu différemment selon les pays d’origines. Ces échanges ont été nourris par la présence, sur place, de familles de réfugiés accueillis par la communauté de Taizé.
«Il y a deux ans, de grandes foules venaient en Europe, rappelle Frère Aloïs. La question de la migration devenait encore plus urgente et nous a interpellés. Que pouvions-nous faire? Nous avons réfléchi avec les gens de la région et nous avons accueilli et accompagné plusieurs personnes du Soudan, de l’Afghanistan et de l’Erythrée. Nous avons été étonné de voir comme ils se sont rapidement intégrés. Ils nous ont aidé à nous ouvrir à des situations que nous ne connaissions que par ouï-dire».
La communauté œcuménique de Taizé n’en est pas à son coup d’essai. Frère Aloïs rappelle que l’accueil remonte à la deuxième Guerre Mondiale lorsque Frère Roger, fondateur de la communauté, accueillait des Juifs qui fuyaient la déportation. «Plus tard, nous avons accueilli des familles de Sarajevo, du Rwanda ou du Vietnam. Toutes se sont bien intégrées».
Un accueil qui s’inscrit dans la droite ligne de l’Evangile, selon Frère Aloïs. «On ne peut séparer la lutte de la contemplation. Cet accueil nous pousse à nous enraciner plus profondément dans la foi de l’Evangile où le Christ nous dit: ‘Ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait’. La spiritualité n’est pas un refuge dans une sécurité loin des problèmes du monde, rappelle-t-il. Ce ne serait pas une spiritualité de l’Evangile. Nous enraciner dans la paix du Christ nous donne le courage de nous ouvrir aux situations difficiles dans le monde». (cath.ch/rv/pp)
Pierre Pistoletti
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