L’ACERAC dont le siège est à Brazzaville, au Congo, tenait sa 11e assemblée plénière à Yaoundé, au Cameroun, du 8 au 16 juillet 2017 sur le thème: «l’oecuménisme et le dialogue interreligieux en Afrique Centrale». Elle regroupe les Conférences épiscopales du Cameroun, de Centrafrique, du Congo-Brazzaville, du Gabon, de la Guinée Equatoriale, et du Tchad.
Dans leur déclaration finale publiée le 20 juillet sur le site de l’Eglise catholique Gabon (www.eglisecatholique-gabon.org), les participants indiqunt que le dialogue oecuménique et interreligieux se vit différemment dans cette sous-région. Dans certains pays, le dialogue œcuménique prévaut, dans d’autres, le dialogue interreligieux est plus important. Dans d’autres encore, le dialogue n’en est qu’à ses débuts.
«La réalité sociale, telle qu’elle se présente aujourd’hui dans en Afrique centrale, montre que cette partie du continent est devenue un théâtre de violences récurrentes entre les hommes», déplorent les évêques. «Certains, prétendant agir au nom de Dieu, pillent, violent, brûlent, tuent. C’est le cas de Boko Haram qui, dans le bassin du Lac Tchad et au Nord-Cameroun, sème la terreur et la mort.» Il y a aussi le drame de la Centrafrique où des groupes, comme Seleka et Anti-balaka, font croire aux observateurs qu’il s’agit d’une guerre des religions, entre musulmans et chrétiens.
Evoquant les enjeux et défis du dialogue interreligieux, l’ACERAC a relevé la radicalisation, souvent constaté dans l’Islam. Elle constitue un obstacle au dialogue, à cause de la montée des fondamentalismes et des intolérances qui en découlent. Le manque de respect de la différence et le mépris de l’autre sont des défis à vaincre. A cela s’ajoute le chômage grandissant des jeunes, facteur de recrutement pour les groupes extrémistes.
Les évêques encouragent les Etats à poursuivre la lutte contre les extrémismes qui suscitent des comportements faussement légitimés au nom du principe de la liberté religieuse. Pour être efficace, le dialogue nécessite le respect de l’altérité et du bien commun, en vue de garantir les emplois aux jeunes et la sécurité à tous sans discrimination d’appartenance religieuse. Le vivre ensemble en dépend aussi.
S’agissant du dialogue entre chrétiens, les prélats notent que le syncrétisme et le relativisme religieux vécus et observés par certains fidèles chrétiens mettent en cause la solidité et la maturité de leur foi, démontrant ainsi une double appartenance à éviter. Enfin les évêques ont exprimé, la nécessité d’un dialogue entre l’Eglise catholique et les adeptes des religions traditionnelles, regrettant cependant l’obstacle réel de rareté d’interlocuteurs officiels dans ce domaine. (cath.ch/ibc/mp)
Maurice Page
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