Le temple satanique, basé à Salem, au Massachusetts, avait proposé de placer son propre monument dans le parc de Belle Plaine. Le monument, un cube noir gravé avec des pentagrammes et un casque de soldat à l’envers sur le dessus a été approuvé par la ville. Il n’a cependant pas encore été installé. Lucien Greaves, co-fondateur du temple satanique, a déclaré que son organisation ne croit pas au surnaturel, mais voit Satan comme une «construction métaphorique de la révolution ultime contre la tyrannie».
Mais les catholiques de la localité ne l’entendent pas ainsi. Ils ont organisé des réunions de prières sur les lieux et ont fait une interpellation au Conseil municipal.
Le monument satanique ajoute un chapitre à une controverse antérieure concernant une statue d’un soldat priant sur une tombe marquée d’une croix. La Freedom of Religion Foundation, basée au Wisconsin, s’est opposée à la statue, mise en place sans l’approbation de la ville par le Belle Plaine Veterans Club. La fondation a objecté que la croix sur un mémorial public des anciens combattants pourrait donner l’impression que la ville ne se soucie que des soldats chrétiens.
Le conseil municipal a d’abord cherché à supprimer seulement la croix, puis a enlevé la statue entière en janvier. En avril, son emplacement dans le parc a été classé en ‘zone libre’ par le conseil municipal, permettant à la statue de revenir. Mais le conseil a dû alors permettre aux organisations privées de placer des monuments commémoratifs comportant des symboles religieux dans la zone désignée, pourvu qu’ils remplissent certaines exigences liées au matériel et à la taille.
Le Père Brian Lynch, curé de Notre-Dame des Prairies, accompagné d’une cinquantaine de paroissiens a manifesté dans le parc le 3 juin. «Nous devons vraiment prendre notre foi au sérieux et la vivre», a-t-il expliqué. Il a dénoncé l’usage de Satan comme un symbole du rejet des autorités morales et des contraintes imposées au comportement humain.
Selon le Père Lynch, la présence de symboles sataniques aurait un effet négatif sur le public en l’incitant à commettre des infractions contre la décence ou la moralité publique. Jason Adkins, directeur exécutif de la Conférence catholique du Minnesota, a déclaré que la liberté d’expression et la liberté religieuse avaient des limites légitimes. (cath.ch/cna/mp)
Maurice Page
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