Les deux hommes s’étaient parlé au téléphone la veille de la mort du cardinal Meisner, survenue le 5 juillet. Benoît XVI confie, dans son message lu à la cathédrale de Cologne par Mgr Georg Gänswein, son secrétaire particulier et préfet de la Maison pontificale, avoir été impressionné au cours de ce dernier appel «par la sérénité tranquille, la joie intérieure et la confiance» du cardinal.
D’autant plus qu’il avait été difficile pour le cardinal Meisner de laisser sa charge à la tête de l’archevêché de Cologne, «à une époque où l’Eglise a besoin de pasteurs convaincants et qui savent résister à la dictature de l’esprit du temps».
Le cardinal Meisner, écrit Benoît XVI, est mort en montrant comment il avait vécu: «en présence du Seigneur et en conversation avec Lui». Le haut prélat a en effet été retrouvé avec son bréviaire ouvert à côté de lui. «Il est mort alors qu’il priait, regardait le Seigneur et parlait avec Lui», insiste le pape émérite.
Les obsèques étaient célébrées dans la cathédrale de Cologne par le successeur du cardinal Meisner, le cardinal Rainer Woelki. Etaient notamment présents le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi jusqu’au 1er juillet de cette année, le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et le cardinal Peter Erdö, archevêque d’Esztergom-Budapest et primat de Hongrie. Une trentaine d’évêques et évêques auxiliaires, ainsi que huit archevêques et six cardinaux ont pris part samedi aux obsèques du cardinal Meisner, qui a été enterré dans la crypte de la cathédrale de Cologne.
Nommé évêque de Berlin en 1980 Joachim Meisner avait ensuite présidé aux destinées de l’archidiocèse de Cologne pendant 25 ans, de 1989 à 2014. Connu pour son franc-parler, Il était considéré comme un des évêques allemands les plus influents.
Joachim Meisner était également d’un des quatre cardinaux signataires de la lettre des dubia (les «doutes») sur l’exhortation apostolique Amoris Laetitia (2016).
En automne 2016, il est ainsi intervenu comme l’un des quatre signataires des «dubia» des cardinaux – avec trois autres cardinaux conservateurs: Carlo Caffarra, Walter Brandmüller et Raymond Burke – visant Amoris Laetitia du pape François. Il s’opposait notamment comme eux à la possibilité pour les divorcés remariés d’accéder à la communion. En 2013, il avait été perturbé par la renonciation du pape Benoît avec lequel il avait un rapport amical et avait critiqué assez vertement sa décision, estimant qu’un pape ne pouvait pas démissionner. (cath.ch/imedia/xln/kathpress/be)
Jacques Berset
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