Dans leur historique déclaration commune signée à La Havane (Cuba) le 12 février 2016, le pape François et le patriarche orthodoxe de Moscou Cyrille avait déclaré qu’il était «clair aujourd’hui que la méthode de l’’uniatisme’ du passé […] n’est pas un moyen pour recouvrir l’unité». Tout en reconnaissant à ces communautés ecclésiales «le droit d’exister».
Cette déclaration avait suscité des critiques au sein des Eglises gréco-catholiques, dites uniates. Le primat de l’Eglise ukrainienne, Mgr Sviatoslav Schevchuk, avait ainsi déclaré que «beaucoup se sentaient trahis […] et déçus par le caractère de demi-vérité de ce document». Ajoutant que certains «percevaient [la déclaration commune] comme un soutien indirect apporté par le Siège Apostolique à l’agression russe contre l’Ukraine» depuis 2014.
L’Eglise grecque-catholique ukrainienne est historiquement la première Eglise uniate, terme qui désigne ces Eglises orientales qui se sont détachées de l’orthodoxie pour se rattacher au catholicisme romain. Ainsi, depuis l’Union de Brest de 1596, l’Eglise ukrainienne est liée à Rome, tout en conservant ses traditions et rites orientaux.
Le patriarcat orthodoxe de Moscou est très méfiant envers cette pratique de l’uniatisme. En février dernier encore, le métropolite orthodoxe russe Hilarion avait qualifié cette pratique de «force semant l’hostilité et la haine» entre l’Orient et l’Occident. (cath.ch/imedia/xln/pp)
Pierre Pistoletti
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