Selon Il Sismografo, un décret de la Congrégation pour les causes des saints devrait prochainement reconnaître le martyre «en haine de la foi» de Mgr Jesús Jaramillo Monsalve, ancien évêque d’Arauca. Plus rien ne s’opposerait alors à sa béatification. Celle-ci pourrait être célébrée lors du voyage du pape François en Colombie en septembre prochain.
Né en 1916 dans une ville de l’archidiocèse de Medellín, Jesús Jaramillo Monsalve est ordonné en 1940 pour l’Institut des missions étrangères de Yarumal. Le 11 février 1970, le pape Paul VI l’élève à l’épiscopat et le nomme vicaire apostolique d’Auraca.
Durant son épiscopat, Mgr Jaramillo Monsalve s’élève à plusieurs reprises contre les guérillas communistes de Colombie, et en particulier contre un groupe actif sur le territoire de son diocèse frontalier du Venezuela, l’Armée de libération nationale (ELN).
Le 2 octobre 1989, l’évêque est arrêté avec un de ses collaborateurs à un barrage routier par des hommes armés de l’ELN. Les deux prêtres sont ensuite séparés mais l’évêque obtient qu’ils puissent se confesser mutuellement. Libéré, son collaborateur retrouve le lendemain le corps de Mgr Jaramillo Monsalve, dépouillé de sa croix pectorale et de son anneau pastoral.
Se revendiquant proche de la théologie de la libération, l’ELN est dirigée entre 1986 et 1998 par un prêtre espagnol, Manuel Pérez Martínez. Celui-ci a été excommunié après l’assassinat de l’évêque d’Auraca. Contrairement à d’autres groupes armés comme les FARC, l’ELN est toujours active. Des pourparlers avec le gouvernement colombien ont officiellement débuté en octobre 2016.
Lors de la grande prière œcuménique pour les témoins de la foi du 20e siècle lors du Jubilé de l’an 2000, Mgr Jaramillo Monsalve avait été l’un des deux évêques cités parmi les «chrétiens qui ont donné leur vie par amour du Christ et de leurs frères en Amérique». (cath.ch/imedia/xln/pp)
Pierre Pistoletti
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