Vous cherchez à joindre Mgr Jean-Marie Lovey? Il y a de fortes chances pour qu’il vous réponde: «J’peux pas. J’ai raclette!». C’est en effet avec le célèbre plat de fromage valaisan, raclé par une brochette de Monseigneurs – Lovey, Scarcella et Eleganti –, que débutera «le Paléo des cathos» le 5 juillet 2017 sur la plaine de Vérolliez. Un lieu-dit lourd d’histoire. Celui-là même sur lequel les festivaliers pourront, une fois le ventre plein, assister au spectacle évoquant le martyre de saint Maurice et de ses compagnons, vers l’an 300.
«Beaucoup de participants disent retrouver une ‘ambiance JMJ’ durant le festival TheoMania«, explique Magdalena Buchs, coordinatrice du festival. C’est d’ailleurs pour ne pas concurrencer avec les Journées mondiales de la jeunesse 2016, à Cracovie, que TheoMania avait déprogrammé son festival. Sa dernière édition, en 2015, avait réuni environ mille jeunes de 15 à 40 ans. «Nous visons de nouveau un millier de participants pour cette année», déclare la Valaisanne de 25 ans, entourée d’un comité de dix membres et d’une centaine de bénévoles.
Outre les évêques à la raclette, cette 9e édition comporte quelques nouveautés: un aménagement plus ample et mieux adapté pour les concerts de louange, une palette plus large d’activités récréatives, telles que la planche à voile ou le kayak, une piscine installée sur le site, ainsi qu’une exposition permanente du Saint Sacrement à la chapelle des Martyrs. «Evidemment, pour que cette expérience fonctionne, cela nécessite au moins un adorateur inscrit en permanence, durant les cinq jours de festival», précise Magdalena Buchs.
«Appelés à la liberté!» est le fil rouge du festival de cette année. Plusieurs conférences, animées par des philosophes et des théologiens, entre autres, permettront d’approfondir ce vaste sujet. «La liberté, telle que notre société la présente, est souvent bercée d’illusions, clarifie la jeune responsable. Elle ne se limite pas à des permissions illimitées de faire un maximum de choses, mais plutôt à poser des actes vrais et concrets.»
Pour mieux le faire comprendre, les organisateurs ont invité des témoins qui, sur leur parcours de vie, ont posé de véritables actes de liberté. C’est le cas de Pierre Favre, ancien chanteur punk, qui vit modestement de sa pension d’invalidité, en s’engageant bénévolement au service des pauvres avec le Secours catholique, en France. Ou l’exemple de Daniel Pittet: ce Fribourgeois a réussi à pardonner au prêtre qui a abusé de lui pendant quatre ans durant son enfance.
Parallèlement à l’organisation totalement bénévole du festival, la réussite de ce dernier est assurée par la participation d’artistes professionnels. Cela comprend l’animation des concerts de louange, l’infrastructure scénique et l’équipement sonore. «Nous mettons un point d’honneur à l’organisation des temps de louange, car notre public est très demandeur, explique la coordinatrice du festival. Et comparé à la France, le Valais en propose assez peu.»
A noter que l’écrivain Fabrice Hadjadj présentera La conversion de Don Juan: sa dernière pièce de théâtre, mise en scène par son épouse Siffreine et jouée par les étudiants de Philanthropos. Tandis que le chanoine Roland Jaquenoud, prieur de l’Abbaye de St-Maurice, relatera ses dix ans de mission au Kazakhstan. Enfin, Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes, et Mgr Lovey cloront le festival. Non par un lancer de feux d’artifice comme à Paléo, mais par une dernière messe… suivie toutefois d’un lâcher de ballons. (cath.ch/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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