Saluant le thème d’étude de cette délégation, ›Pour la personne, pour le travail’, le pape François a rappelé que le travail ne devait pas oublier la personne, sous peine de devenir inhumain. En effet, le travail est la forme la plus commune de coopération. Il est même un «amour civil, […] vrai, authentique».
Le pontife a ainsi gravement accusé une «société insensée et aveugle qui contraint les seniors à travailler trop longtemps et oblige une entière génération de jeunes à ne pas travailler». Le pontife a ainsi appelé de ses vœux un «nouveau pacte social humain» pour remédier à ce double problème. Le travail «est le premier patrimoine d’une société», a-t-il insisté.
Ainsi, les syndicats ne doivent pas être seulement des «sentinelles» qui protègent ceux qui sont déjà dans le monde du travail. Le pontife a donc encouragé la délégation présente à en faire plus pour les «rejetés du travail», notamment pour les immigrés, les pauvres et les femmes.
Parce qu’elle ne voit pas assez les syndicats lutter pour les périphéries existentielles, notre société ne comprend pas le syndicalisme. «Il n’y a pas de ‘justice ensemble’ [étymologie grecque du mot syndicat, NDLR] si elle n’est pas avec les exclus», a-t-il asséné.
De plus, s’il veut garder son rôle essentiel pour le bien commun, le syndicalisme ne doit pas oublier qu’il est l’expression du profil prophétique de la société.
Les syndicats, a dénoncé le pontife, ressemblent parfois trop à la politique, aux partis politiques, à leur langage, à leur style. En voulant ressembler aux institutions et pouvoirs qu’il devrait au contraire critiquer, «le syndicat risque de perdre sa nature prophétique». (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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