Tous les anciens membres de l’Académie pour la vie avaient été ›démissionnés’ à l’automne dernier, du fait de nouveaux statuts entrant en vigueur le 1er janvier 2017. Dans sa nouvelle composition, 30 membres de la précédente Académie ont été reconduits dans leurs fonction, et 20 sont des nouveaux entrants.
«Le pape François a constitué un collège d’académiciens de haute qualité scientifique (…) au service de la vie humaine, surtout des plus faibles et sans-défense», a affirmé Mgr Vincenzo Paglia, nouveau président de l’Académie pour la vie.
Parmi les nouvelles personnalités nommées, relève pour sa part Vatican Insider, s’y trouvent deux rabbins experts en bioéthique, un doctorant orthodoxe en éthique chrétienne, un professeur tunisien qui a approfondi la pensée réformiste islamique, de nombreux médecins et bioéthiciens, des non-croyants, et «un Anglican progressiste professeur de morale à Oxford», Nigel Biggar.
C’est le signe, a commenté Mgr Paglia cité par Vatican Insider, que la promotion de la vie humaine peut être réalisée seulement grâce au travail de tous».
Les critiques relèvent en particulier le cas du Pr Biggar, qui avait affirmé qu’»il n’est pas vrai que tout avortement soit équivalent à un meurtre». Des propos en contradiction avec l’enseignement constant de l’Eglise. En revanche, soulignait-il, ses positions sur l’euthanasie rejoignent celles du magistère.
En contrepoint de cette diversité, le site vaticaniste de la Stampa note aussi la reconduction de personnalités historiques, comme les cardinaux Elio Sgreccia et Carlo Caffara, pourtant signataire des dubia sur l’exhoration Amoris laetitia. Ainsi que de Birthe Lejeune, veuve du professeur Jérôme Lejeune, premier président de l’Académie, ou encore de Carl Anderson, président de la puissante association américaine des Chevaliers de Colomb.
«De nombreux noms ont été rayés de la liste», remarque de son côté le vaticaniste Sandro Magister sur son blog Settimo Cielo. Parmi eux, le philosophe allemand Robert Spaemann, ami de longue date de Joseph Ratzinger et très critique à l’égard d’Amoris laetitia. Ou encore des activistes pro-life «de renommée internationale», comme la guatémaltèque Maria Mercedes Arzù de Wilson, ou la vénézuélienne Christine De Marcellus Vollmer. Et également le burkinabé Etienne Kaboré, le français Bernard Kerdelhué, disciple du professeur Jérôme Lejeune, ainsi que les belges Mgr Michel Schooyans et Philippe Schepens.
Pour le site catholique Crux, ces omissions suggèrent que le pape François a voulu faire passer le message qu’il souhaite un «ton moins combatif» de la part des membres de l’Académie.
Selon un communiqué de l’Académie, le comité directeur doit encore être nommé. Il le sera bientôt par le pape, et il aura la charge de désigner les membres correspondants ainsi que les membres jeunes chercheurs, nouvelle catégorie voulue par les nouveaux statuts.
L’assemblée ordinaire de l’Académie pontificale pour la vie aura lieu du 5 au 7 octobre prochain et sera ouverte par le pape François en personne. (cath.ch/imedia/ap/xln/pp)
Pierre Pistoletti
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