Le 16 mai dernier, des combats entre factions rivales à Bria, au nord-est de la République centrafricaine (RCA), ont fait 17 morts, en majorité des civils. Deux jours plus tôt, une attaque dans une mosquée de l’est de Bangui, la capitale, a causé la mort d’au moins 26 personnes. Alors que les violences intercommunautaires reprennent de plus belle en RCA, la communauté internationale s’active pour rétablir la paix. Sant’Egidio représente un acteur majeur dans ces efforts.
Le rapport de collaboration entre le Département des affaires politiques de l’ONU et la Communauté de Sant’Egidio sur la Centrafrique a été officialisé le 9 juin 2017, à New York, à travers un échange de lettres d’intentions, rapporte le site internet de la communauté. L’organisation catholique s’efforce de mettre en place un dialogue direct entre les autorités de la RCA et les représentants des groupes armés.
«Avec le temps, nous sommes devenus une institution internationale reconnue par de très nombreux gouvernements», a souligné Marco Impagliazzo, président de Sant’Egidio, à l’occasion de la signature de l’accord. «Le fait d’être un acteur qui n’a pas d’intérêts politiques ou économiques, mais seulement humanitaires, nous donne une plus grande force pour avoir un impact plus opérationnel», a-t-il ajouté. Le sous-secrétaire général des Nations unies, Jeffrey Feltman, a reconnu «le rôle incroyable de Sant’Egidio». «Il est évident que l’ONU ne peut prévenir ou résoudre les conflits toute seule», a-t-il ajouté.
Déchirée par une guerre civile depuis 2013, la Centrafrique est un «pays prioritaire» dans l’action de Sant’Egidio. Elle y est engagée depuis 2003 en faveur de la réconciliation entre ses diverses composantes. En 2014, elle a œuvré pour le dialogue entre les communautés religieuses, notamment afin de rompre l’isolement de la communauté musulmane, après la chute du régime mise en place par la milice Séléka. En 2015, l’organisation a mené une campagne de sensibilisation auprès des forces politiques, pour soutenir le processus électoral et accepter le résultat des urnes.
Au-delà de la Centrafrique, la communauté réalise un travail particulier de médiation au Soudan du Sud, en Libye et au Sénégal. Sant’Egidio est particulièrement active en Afrique, regroupant plusieurs milliers de membres dans une trentaine de pays du continent. (cath.ch/ibc/com/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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