Cette réunion avait un relief particulier compte tenu du chaos qui règne dans le pays, indique Radio Vatican. Ces derniers mois, le pouvoir s’est montré très agressif vis-à-vis de l’Eglise, accusée de soutenir l’opposition. L’hiver dernier, le Saint-Siège avait mandaté Mgr Claudio Maria Celli, un diplomate aguerri, pour tenter une médiation qui n’a pas porté les fruits escomptés.
Le président Nicolas Maduro veut convoquer une Assemblée constituante, et donc dissoudre le Parlement contrôlé par l’opposition. À cette crise constitutionnelle s’ajoute une crise économique, avec une inflation devenue incontrôlable, et des manifestations dont la répression a fait près de 70 morts.
Le pape François avait reçu à deux reprises le président Nicolas Maduro au Vatican en 2013 et en 2016. Le dossier est suivi de près également par le cardinal Parolin, Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, ancien nonce à Caracas de 2009 à 2013. Il était parvenu, sous la présidence de Hugo Chavez, à dénouer bien des crises entre l’épiscopat et le gouvernement. Il a participé à la réunion de ce matin aux côtés du Pape François.
Le pape se rendra en septembre en Colombie, pays frontalier du Venezuela. Le pays a amorcé un processus de réconciliation nationale et affiche une meilleure situation économique. Jusque dans les années 2000 de nombreux Colombiens partaient tenter leur chance au Venezuela, vu comme un eldorado, mais les flux migratoires se sont inversés ces dernières années. L’Eglise de Colombie est d’ailleurs très active, notamment dans les diocèses frontaliers, pour prêter assistance à cette ancienne puissance pétrolière devenue le «grand malade» de l’Amérique latine. (cath.ch/radvat/cv/bh)
Bernard Hallet
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