«Merci d’avoir répondu à l’invitation!». C’est la première chose que le pape François a dite aux membres du Renouveau charismatique lorsqu’il les a rencontrés à Rome. La veillée de prière a eu lieu le 3 juin au soir, dans le Cirque Maxime de la capitale italienne. Des dizaines de milliers de membres du mouvement ont écouté le pape à cette occasion.
Le pape a parlé du Renouveau comme d’un «courant de grâce»
«Nous avons eu la confirmation que le pontife comptait sur nous pour créer l’unité des chrétiens», assure à cath.ch Marie-Helène Borgeat, contactée le 4 juin à Rome par téléphone. Le pontife a énormément insisté sur le fait que le Renouveau devait être ferment de rapprochement entre les confessions. Après «l’œcuménisme du sang», qui émerge du martyre des chrétiens, il s’agit de «l’œcuménisme de la prière», commente-t-elle. Le pontife a également mis l’accent sur la nécessité d’écouter le Saint-Esprit et de se laisser guider par lui dans cette tâche.
La rencontre a en tout cas confirmé chez les membres catholiques du Renouveau qu’ils faisaient pleinement partie de l’Eglise et que le pape ne les considérait nullement comme un mouvement «extérieur». Le pontife avait en effet témoigné de ses réticences à l’égard des mouvements charismatiques lorsqu’il était provincial des jésuites en Argentine. En novembre dernier, dans l’avion qui le ramenait de sa visite pastorale en Suède, il avait admis avoir interdit à ses confrères jésuites d’avoir des liens avec les charismatiques. «Et j’ai dit publiquement que quand on faisait une célébration liturgique il fallait faire une chose liturgique et non une ›école de samba’». Au retour de Stockholm, le pontife a cependant assuré qu’il pensait aujourd’hui tout le contraire, «quand les choses sont bien faites!»
Son changement de point de vue a été déjà visible lorsqu’il a invité le Renouveau charismatique à fêter son jubilé à Rome, il y a trois ans, remarque Marie-Hélène Borgeat. Ainsi, dans le Cirque Maxime, le pontife a parlé du mouvement comme d’un «courant de grâce», destiné à œuvrer pour l’unité des chrétiens dans le monde.
«Nous avons en tout cas vécu deux jours magnifiques et nous nous sommes sentis encouragés, aimés et soutenus dans notre mission», affirme la Valaisanne.
Le diacre René Pillet, délégué des groupes de prière pour la Suisse romande, était également présent à Rome. Il témoigne de l’enthousiasmante cohésion vécue avec les pentecôtistes et autres évangéliques du mouvement. «Le Père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, a parlé, à propos de cette rencontre, d’une ‘antithèse de la Tour de Babel’. C’est un élan pour réunir ce qui a été divisé».
«A l’heure du retour, il ne tient qu’à nous de ne pas laisser s’empoussiérer cette magnifique expérience et de pratiquer avec encore plus de force cet œcuménisme de la prière», conclut Marie-Hélène Borgeat.
Issu, à la base, du courant évangélique pentecôtiste, le Renouveau charismatique catholique est né lors d’une retraite d’étudiants américains, en février 1967. Le mouvement a ensuite essaimé dans le monde entier. (cath.ch/rz)
Raphaël Zbinden
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