Evangile de dimanche: dimanche de la Trinité

La Trinité? un mystère abstrait et peu existentiel pour beaucoup de chrétiens.

Pour notre bonheur le Nouveau Testament n’est pas porté aux spéculations et évite autant que possible les approches abstraites. Il nous invite plutôt à contempler chacune des Trois Personnes en ce qu’elle réalise de propre dans l’histoire du salut.

La liturgie de ce jour nous propose de méditer une sorte de «concentré» théologique du quatrième évangile. L’Esprit n’est pas explicitement mentionné dans ce texte, mais comme nous venons de célébrer la Pentecôte on peut Le supposer encore bien présent à notre mémoire…

Dans ce bref passage l’œuvre du Père est comme récapitulée en un verbe: aimer (16). Un amour qui consiste à donner et donc à envoyer aux hommes (17) ce qu’il a de plus cher, à savoir son Fils unique.

Ce don du Christ, éminemment gratuit, a pour but d’offrir à l’humanité la vie éternelle (16) et le salut (à savoir le contraire de la perte: 17).

Le Père attend en retour la réponse de l’homme, résumée en un verbe: croire (18), un «croire» (à noter que Jn n’utilise pas le terme de foi, mais toujours le verbe actif) qui consiste essentiellement en une ouverture du cœur au Christ, et par lui au Père.

Cela ne va pas de soi, puisqu’il est question de ceux qui ne croient pas (18), comprenons qui refusent de s’ouvrir à la personne du Christ, à son évangile (comme on le voit déjà chez certains interlocuteurs de Jésus durant son ministère).

Cette ouverture ou ce refus sont lourds de conséquences.

Celui, celle, qui croit, a la vie éternelle. Comprenons que le croyant fait déjà actuellement l’expérience de la vie éternelle, en vivant déjà en communion avec le Père et le Fils (et il faudrait ajouter: avec l’Esprit). Autrement dit cette personne est déjà sauvée et échappe à la condamnation (nommée jugement dans le quatrième évangile).

A l’inverse celui qui ne croit pas (il ne s’agit pas ici de ceux qui n’ont jamais entendu parler du Christ, mais bien de celui ou celle qui le refuse lui et son enseignement) est déjà jugé. Par sa fermeture au Christ il se prive de l’expérience de l’intimité (appelée vie éternelle), s’exclut du salut et se place hors du flux de vie.

Cette séparation en deux groupes bien distincts peut étonner, car l’expérience nous apprend qu’il y a des heures où nous croyons, expérimentant l’intimité avec le Christ et son Père et d’autres où nous croyons mal, trop peu, voire, parfois, pas du tout.

La catéchèse proposée se veut radicale. Elle invite à opter de manière décidée pour le croire et la vie, et, pédagogiquement, elle met en lumière les dangers que représentent les non-choix et les demies mesures.

Autrement dit, comme le préconisait déjà le Deutéronome (30,15): «choisis entre la vie et la mort!»

Et si modestement, pour ouvrir nos vies au mystère de la Trinité,

– nous commencions par tracer avec conscience sur nous le signe de la croix « au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » qui nous rappelle que depuis notre baptême la Trinité vit en nous et nous en elle,

– puis que nous laissions retentir en nous le souhait de Paul aux Corinthiens – souvent repris en ouverture de la célébration eucharistique – :« que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu (à savoir : le Père) et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous » (2 Co 13,13).

Marie Christine Varone | 9 juin 2017


(Jn 3,16-18)

16 Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.

17 Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui.

18 Celui qui croit en lui n’est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

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