«Ces tombes représentent les racines de notre profonde identité, les racines de Rome et de la chrétienté», s’est félicité le cardinal Gianfranco Ravasi, directeur de la Commission pontificale d’archéologie sacrée qui a financé les travaux de restauration, lors d’une conférence de presse. Grâce à des technologies au laser et au scanner mises au point par des instituts allemands et autrichiens, la moitié des 70 fresques que renferme le labyrinthe souterrain a pu être mise au jour.
Ces catacombes tiennent leur nom de la propriétaire du terrain environnant, Flavia Domitilla, laquelle aurait été convertie par saint Pierre avant d’être exécutée sous l’empereur Trajan au Ier siècle. C’est elle qui, sur son terrain, a ordonné la construction d’une première galerie funéraire enterrée, appelée ›hypogée’. Au fil des siècles, les tunnels se sont allongés jusqu’à atteindre 12 km de long. Répartis sur 4 niveaux, ils renferment quelque 26’000 tombes.
Couvrant une large période de l’histoire de l’empire romain, les tombes, creusées et décorées entre le Ier et le Ve siècle, permettent de contempler l’évolution des ornements funéraires des païens jusqu’aux chrétiens.
Parmi elles, l’une des plus impressionnantes est peut-être la chambre dite des fornai (boulangers, en français). Recouverte presqu’entièrement de décors muraux, elle abrite une immense frise illustrant les étapes de l’approvisionnement en pain de Rome par l’Annona – l’institution chargée de cette tâche – du transport de céréales à la distribution, en passant par la confection du pain. Si la scène est profane, une autre sur la voûte représente le Christ, imberbe, au milieu de douze disciples, dont saint Pierre et saint Paul.
Une autre campagne de fouille à la fin du XIXe siècle avait permis de retrouver la basilique semi-enterrée de Nérée et Achillée, du nom de deux martyrs contemporains de Domitille, enterrés dans les catacombes. L’édifice entièrement restauré lui aussi, fera partie du parcours accessible au public.
Un mini-musée, construit près de l’entrée de la basilique, présentera quant à lui des pièces exceptionnelles de sarcophages en marbre grec. L’ouverture officielle au public est prévue avant la fin du mois de juin. (cath.ch/imedia/ah/pp)
Pierre Pistoletti
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