«Le peuple suisse a montré sa volonté de protéger le climat», se réjouit Christian Lüthi. Il souhaite que ce ‘oui’ à 58% permette au pays de respecter les engagements pris lors de la Conférence de Paris pour le climat, en décembre 2015.
La révision de la loi sur l’énergie, acceptée après votation populaire, vise à réduire la consommation d’énergie, à améliorer l’efficacité énergétique et à promouvoir les énergies renouvelables. La construction de nouvelles centrales nucléaires sera en outre interdite. La Suisse devrait ainsi pouvoir diminuer sa dépendance à l’égard des importations d’énergies fossiles et promouvoir les énergies renouvelables indigènes.
«Il s’agissait d’une étape nécessaire», relève Christian Lüthi. «Mais ce n’est qu’un premier pas, maintenant, il faut que la Confédération prenne des mesures concrètes. Et pour cela, nous allons continuer à exercer une pression sur le gouvernement». L’Alliance climatique demande notamment que Berne réoriente ses investissements vers des sources d’énergies renouvelables plutôt que fossiles.
Le directeur de l’Alliance climatique, qui regroupe une soixantaine d’associations et d’organisations dont l’œuvre d’entraide catholique Action de Carême (AdC) et l’organisation œcuménique oeco Eglise et environnement, estime que le résultat de la votation est un signal très positif. «Nous pensons qu’il y a une réelle prise de conscience dans la population sur les enjeux du climat, un changement de mentalité». Cela est en partie dû au fait que les effets du changement climatique sont visibles également de plus en plus visibles en Suisse, avec notamment la fonte des glaciers ou les déséquilibres météorologiques.
Mais, pour le militant de la cause écologique, le changement vient aussi de la mobilisation de la société civile et en particulier des Eglises dans le pays. A la fois la commission Justice et Paix de la Conférence des évêques suisses (CES) et la Fédération des Eglises protestantes (FEPS) ont appelé à voter en faveur de la stratégie énergétique 2050. Il juge également que des initiatives telles que l’encyclique du pape François Laudato Si’, sur l’écologie humaine, a constitué un levier de la prise de conscience actuelle. «Pour l’Alliance climatique, il est très important d’approfondir la coopération avec les organisations religieuses», assure-t-il. De la part des Eglises, il estime vital, comme pour la Confédération, qu’elles continuent à s’impliquer dans la sauvegarde de la Maison commune, notamment en réduisant autant que possible leurs investissements dans les énergies polluantes. (cath.ch/rz)
Raphaël Zbinden
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