La commission, qui dispose d’un accès complet aux archives des capucins et à celles du diocèse de Lausanne, Genève et Friboug (LGF), est composée de trois experts fribourgeois: Alexandre Papaux, avocat et ancien juge cantonal, Francis Python, professeur émérite d’histoire contemporaine et Yves Mausen, professeur d’histoire du droit et de droit des religions, indique un communiqué transmis par les capucins le 17 mai 2017.
«Nous voulons faire la lumière sur les manquements qui entourent cette affaire, explique à cath.ch Francis Python. Comprendre pourquoi Joël Allaz n’a pas été dénoncé plus tôt, pouvant ainsi abuser de nombreux enfants». Pour cela, la commission pourra analyser un corpus qui contient un certain nombre d’informations sur les activités du capucin. L’étude prendra quelques mois, au terme desquels la commission présentera ses conclusions.
La démarche s’apparente à l’enquête qui a mis en lumière les agissements des responsables de l’institut catholique Marini à Montet, dans la Broye fribourgeoise. Mgr Morerod avait alors mis à disposition des experts toutes les archives dont disposait le diocèse à ce sujet. «Nous souhaitons être proactifs aussi sur cette affaire [Allaz]», affirme Laure-Christine Grandjean, porte-parole du diocèse, bien que les archives à disposition soient moins nombreuses dans le cas du capucin pédophile.
Les compétences des experts de la commission permettront d’analyser différents aspects de l’affaire. «Alexandre Papaux était juge cantonal, explique Francis Python. Il devra analyser le mécanisme qui a conduit à une condamnation très légère. Yves Mausen, canoniste, est chargé de comprendre les dysfonctionnements canoniques au sein du diocèse et de l’ordre des capucins. Quant à moi, je serai chargé d’analyser ces éléments dans l’épaisseur du temps».
Le Frère capucin Marcel Durer tient à l’objectivité de la démarche et souligne en ce sens l’importance de l’indépendance des experts. Leur travail risque de mettre en lumière des manquements dont l’ordre est responsable. «Des erreurs ont été faites», reconnaît l’ancien responsable régional des capucins. «J’assume tout ce qui s’est passé», ajoute-t-il, en précisant «être toujours du côté des victimes».
«Toute victime d’abus sexuels peut saisir les autorités judiciaires pénales de son canton, rappelle la commission. Les victimes d’abus sexuels commis par des capucins peuvent aussi s’adresser au Provincial des capucins, à l’association de soutien aux personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse SAPEC ou encore à la Commission d’écoute, de conciliation, d’arbitrage et de réparation CECAR«. (cath.ch/com/pp)
Pierre Pistoletti
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