Cette médiation réussie a permis un retour à la paix dans cette ville, à la frontière avec la République Démocratique du Congo, rapporte la BBC. Dans la nuit du 12 au 13 mai 2017, Bangassou avait été attaquée par un groupe d’hommes armés. Ces derniers, bien que non identifiés, sont apparentés aux milices anti-balaka, composées principalement de chrétiens. Ils avaient envahi le quartier musulman et la base de la MINUSCA (Mission d’observation des Nations-Unies en Centrafrique).
A la suite de l’intervention du cardinal Nzapalainga, ils ont accepté de se retirer de la ville, à condition que les casques bleus mettent fin à leurs tirs, et que le chef de l’Etat lui-même, Faustin Archange Touadéra, vienne négocier avec eux.
La MINUSCA, qui a envoyé des renforts à Bangassou, a indiqué que les casques bleus reprenaient progressivement le contrôle de la ville, a relayé Radio France International (RFI).
La semaine dernière, six casques bleus de l’ONU ont été tués dans des attaques à Bangassou.
De son côté, le bureau de Coordination de l’action humanitaire de l’ONU (OCHA) en RCA a exprimé sa préoccupation face à la situation à Bangassou. Les assaillants ont fait sauter les ponts menant à la ville. Ils ont occupé aussi les axes routiers, empêchant l’organisation humanitaire onusienne de porter secours aux blessés et d’évacuer les corps des personnes tuées, dont on ignore le nombre.
Dans un communiqué publié le 15 mai, l’OCHA a souligné que les miliciens détenaient près de 1’000 personnes en otage dans l’enceinte de la mosquée de Bangassou, sous la menace d’une attaque imminente.
1’500 personnes avaient également trouvé refuge à la cathédrale et 500 autres ont été accueillies à l’hôpital. «Ce sont visiblement les populations musulmanes qui sont visées», a indiqué OCHA. Au total, plus de 3’000 personnes ont été déplacées. Certains ont fui vers la RDC.
L»OCHA s’est déclarée préoccupée par le fait que les actions contre les civiles renouent avec la stigmatisation communautaire, qui a été l’un des ferments de la crise politique de 2013 en Centrafrique. (cath.ch/ibc/ag/rz)
Raphaël Zbinden
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