«Ce samedi, une grande première! Notre magazine est désormais dans le studio digitalisé STIM, le même studio image que l’émission A Bon Entendeur, c’est un saut qualitatif!», confie, enthousiaste, Emmanuel Tagnard, producteur catholique de Faut pas croire. Le décor attire l’oeil: trônant dans une demi-pénombre, dominant, un grand arbre à feuilles. Ces feuilles sont en réalité des questions attachées aux branches, auxquelles les hôtes sont invités à répondre en fin d’émission. Leurs réponses sont ensuite diffusées sur les réseaux sociaux.
L’arbre est placé derrière un long banc en aluminium peint en rouge en forme d’ellipse, où sont assis la présentatrice et ses invités. «Cette forme s’inspire du nombre d’or, une forme géométrique harmonieuse que l’on connaît dès l’Antiquité et que l’on retrouve notamment chez les bâtisseurs de cathédrales», note Emmanuel Tagnard.
«Avec cette disposition, on sort du carcan de la table qui caractérisait la version précédente: on est ainsi plus dans l’intériorité. Cela permet, de plus, de beaux mouvements de caméra», indique pour sa part le réalisateur Raphaël van Singer, qui a chapeauté l’équipe de créateurs qui a réalisé le nouveau décor. Il note au passage la grande solidarité des collaborateurs qui ont, pour une partie, travaillé bénévolement pour finir l’installation, restriction budgétaire oblige.
L’émission qui se prépare pour ce samedi s’intitule «Nourrir de plaisir: un cuisinier en soins palliatifs». Elle présente Laurent Gaillot, cuisinier au centre de soins palliatifs La Chrysalide, à La Chaux-de-Fonds. Lorsque la maladie progresse inexorablement et que la vie touche à sa fin, l’appétit s’en va, petit à petit. Mais se nourrir peut rester un plaisir si les plats sont adaptés à l’estomac, aux désirs et aux goûts du malade. Ce cuisinier transforme les aliments mixés en plats gastronomiques, pour le plus grand plaisir de la bouche et des yeux des personnes en fin de vie. Le reportage de Raphaël van Singer est suivi d’un plateau avec Michel Pétermann, directeur du centre de soins palliatifs Rive-Neuve, à Blonay (VD), et Isabelle Pellaz, sœur d’une patiente de Rive-Neuve.
Abordant les questions éthiques, philosophiques, spirituelles et religieuses qui traversent la société, produit par Cyril Dépraz (protestant) et Emmanuel Tagnard (catholique), le magazine hebdomadaire Faut pas croire, d’une durée de 29 minutes, se décline en quarante éditions annuelles. Trente d’entre elles débutent par un reportage de huit minutes, suivi d’un débat d’une vingtaine de minutes, avec un ou plusieurs invités.
Dix d’entre elles présentent des documentaires de 26 minutes, soit achetés à des boîtes de production ou à des chaînes de télévision comme ARTE, soit coproduite avec divers partenaires, voire adaptés et traduits, quand il s’agit d’une collaboration avec SRF en Suisse alémanique. Ces documentaires permettent de découvrir des traditions religieuses du monde entier, de nouvelles formes de spiritualité, ainsi que des histoires de vie belles et poignantes.
Après le grand chambardement de l’an dernier, qui a mobilisé un grand soutien populaire pour le maintien des émissions religieuses dans le service public, la RTS a vu la suppression de Sur le Parvis et de Dieu sait quoi et la retransmission d’un certain nombre de messes télévisées. Faut pas croire a par contre gagné trois minutes de diffusion.
«Désormais, nous avons un reportage de huit minutes, qui permet d’introduire le débat. Avant, il n’y avait pas nécessairement de lien entre le reportage diffusé et le plateau des invités. La nouvelle formule permet davantage de cohérence et d’approfondissement», relève Emmanuel Tagnard.
«Nous avons bénéficié l’an dernier d’un grand élan de solidarité de la part des collègues de la RTS, qui apprécient la dimension éthique et spirituelle de notre émission et les thématiques qui rejoignent des préoccupations universelles», assure le coproducteur de Faut pas croire. (cath.ch/be
Jacques Berset
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