Pour le pape «il faut se débarrasser de nos préjugés, rationalismes et autres modes de fonctionnement rigides pour connaître la manière dont le Saint-Esprit agit dans le cœur de ces hommes et femmes. Nous avons à apprendre de la foi de ces gens. La foi des mères et grand-mères qui n’ont pas peur de se salir, parce qu’elles savent que le monde est rempli d’injustices, où l’impunité et la corruption continue à coûter des vies et déstabilise des villes.»
Après ces mots, est venue l’exhortation du pape. «N’ayons pas peur de prendre des risques et de nous compromettre avec les «sales». Ce n’est pas de l’héroïsme, ni être des kamikazes… Mais c’est seulement en cessant de nous considérer comme des références que nous serons capables de nous recentrer sur ce qui est la source de la Vie et de la Plénitude.»
Dans sa lettre, le pape François rappelle le passage de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium: «Je préfère une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures. Si quelque chose doit saintement nous préoccuper et inquiéter notre conscience, c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie. Plus que la peur de se tromper j’espère que nous anime la peur de nous renfermer dans les structures qui nous donnent une fausse protection, dans les normes qui nous transforment en juges implacables, dans les habitudes où nous nous sentons tranquilles, alors que, dehors, il y a une multitude affamée, et Jésus qui nous répète sans arrêt : «Donnez-leur vous-mêmes à manger» (Mc 6, 37).»
Pour conclure, le pape François rappelle enfin que «dans la mesure où nous nous impliquerons dans la vie de notre peuple fidèle, nous sentirons la profondeur de leurs blessures, nous pourrons voir, sans filtre clérical, le visage de Dieu.» (cath.ch/jcg/mp)
Maurice Page
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