Le collège des magistrats d’une Cour du district du nord de Djakarta a déclaré Basuki Tjahaja Purnama coupable de blasphème pour avoir cité de manière impropre une sourate du coran. Il est condamné à deux ans de prison. Le gouverneur sortant était accusé de blasphème au titre de l’article 156 du Code pénal indonésien.
La Cour a prononcé une peine plus dure que celle requise par le Parquet qui réclamait deux ans de liberté surveillée. L’instance a en effet mis en évidence la faiblesse des preuves et des circonstances atténuantes. Les avocats du gouverneur ont fait appel du verdict.
Le Père Agustinus Ulahayanan, secrétaire de la Commission pour le Dialogue interreligieux de la Conférence épiscopale d’Indonésie évoque une affaire particulièrement triste. «Les groupes islamiques radicaux, explique-t-il, ont influencé cette décision et même l’ensemble de l’affaire, y compris la récente campagne électorale». Il dénonce «une évidente manipulation de la foi islamique à des fins politiques» et met en garde contre un phénomène qui pourrait se répercuter également sur les prochaines élections nationales.
«La condamnation du gouverneur représente une défaite pour l’Etat de droit. Les groupes islamiques radicaux ont remporté la partie et ceci est dangereux pour l’avenir de cette nation», déplore le Père Benny Susetyo, Secrétaire du Centre d’Etudes Setara Institute.
Le gouverneur a perdu les élections et se prépare à quitter ses fonctions en faveur du nouvel élu, le musulman Anies Baswedan, qui prendra ses fonctions en octobre. Il a été transféré dans une prison de Djakarta. (cath.ch/fides/bh)
Bernard Hallet
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