Le texte déposé par le conseiller national bernois demandait «de privilégier l’accueil direct, actuel ou futur, de réfugiés chrétiens, notamment d’anciens musulmans fraîchement convertis au christianisme, dont la vie ou l’intégrité corporelle est menacée».
Un privilège fondé sur le fait que les «minorités religieuses, telles que les chrétiens et surtout les personnes converties au christianisme, sont en général davantage menacées que les musulmans. En effet, précise le postulat, les extrémistes de l’Etat islamique et d’autres groupements islamiques torturent, violent et tuent les chrétiens et les membres d’autres minorités religieuses qui refusent de se convertir à l’islam».
Pour soutenir son postulat, Erich von Siebenthal a également fait appel à la " longue tradition chrétienne» de la Suisse. «Il est de son devoir de tout mettre en œuvre pour venir en aide aux chrétiens, qui représentent la minorité religieuse la plus importante et la plus menacée au Proche et au Moyen-Orient».
Le Conseil fédéral proposait de refuser ce postulat. Selon lui, «la politique d’accueil de la Suisse est strictement dictée par les besoins de protection, sans discrimination positive ou négative à l’égard d’un quelconque groupe minoritaire vulnérable».
«Ce qui compte, c’est la persécution d’une personne quelle que soit son appartenance raciale ou religieuse», a ajouté la ministre de la justice Simonetta Sommaruga hier devant le parlement, rappelant que la Suisse accueillait aussi des chrétiens d’Orient. La conseillère fédérale a également souligné que la religion n’est pas un des plus grands obstacles à l’intégration d’un réfugié. (cath.ch/com/pp)
Pierre Pistoletti
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