«Il faut éloigner toute forme d’hypocrisie de l’Eglise», a insisté le Saint-Père devant ce groupe de salésiens, car c’est «une peste». «Il existe notamment l’hypocrisie de la médiocrité, de ceux qui veulent entrer au séminaire car ils se sentent incapables de se débrouiller par eux-mêmes dans le monde», a-t-il ajouté.
Les salésiens, dont la congrégation est dédiée à l’éducation et à l’apostolat de la jeunesse, a poursuivi le pape, doivent ainsi accompagner les jeunes dans le discernement vocationnel car «sur le chemin il y a tant de surprises, certaines de Dieu et d’autres non: il faut être attentifs et les aider à regarder en face ces surprises».
Invité à témoigner de sa période au noviciat, le pontife a confié qu’il s’agissait «d’une autre époque, avant le Concile [Vatican II]». Si la discipline d’alors était rigide et convenait bien pour ce temps, elle ne convient plus pour aujourd’hui, a-t-il estimé, «même si des petits groupes voudraient revenir à cela».
Par ailleurs, les salésiens sont appelés à enseigner aux jeunes «à aider les autres, les valeurs humaines de l’amitié, de la famille, du respect pour les grands-parents», a affirmé le Saint-Père. «Nous sommes dans une culture du déchet et les grands-parents sont rejetés», a-t-il vivement regretté, déclarant avoir le respect pour les anciens «particulièrement à cœur». Tant de jeunes aussi sont rejetés, a-t-il déploré, notant les hauts chiffres du chômage dans certains pays.
Alors qu’une des personnes présentes lui demandait une «parole sur la sainteté», le pape en a donné la définition faite par Dieu à Abraham: «Marche en Ma présence et soit sans reproche». «On peut être saint aujourd’hui: il y en a tant dans l’Eglise», a estimé le pape. «Des gens héroïques, des parents, des grands-parents, des jeunes représentent la classe moyenne de la sainteté, qui ne se voit pas mais existe».
Enfin, le pape François a de nouveau lancé son appel à aller dans «toutes les périphéries, y compris celles de la pensée». Il faut donc «parler avec les non-croyants et les agnostiques», sans oublier pour autant les périphéries sociales. «Il faut y aller, a réaffirmé le pontife, il faut y envoyer les meilleurs», a-t-il déclaré, à l’adresse des supérieurs salésiens présents. (cath.ch/imedia/bh)
Bernard Hallet
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