Après une brève rencontre en privé avec le patriarche copte d’Alexandrie et de toute l’Afrique, le pape François s’est adressé aux différentes délégations chrétiennes présentes: «que de martyrs dans ce pays, depuis les premiers siècles du christianisme», s’est exclamé le pape, qui ont vécu la foi héroïquement et jusqu’au bout, «en versant leur sang plutôt que de renier le Seigneur».
Encore récemment, a rappelé le pontife en parlant des attentats contre les coptes en avril et décembre dernier, «le sang innocent de fidèles sans défense a été cruellement versé». Mais «leur sang innocent nous unit», a-t-il cependant souligné.
«Très cher Frère, s’est-il adressé au patriarche copte, tout comme la Jérusalem céleste est unique, unique est notre martyrologe, et vos souffrances sont aussi nos souffrances». Il a en outre demandé de prier pour que «tant de sacrifices ouvrent la voie à un avenir de pleine communion entre nous et de paix pour tous».
Dans cette «merveilleuse histoire de sainteté de cette terre», le pape François a également mentionné, après les persécutions, l’émergence dans le désert égyptien du monachisme, «vie nouvelle qui a fait fleurir de sainteté le désert». Le monachisme chrétien est en effet né dans le désert d’Egypte au 4e siècle, avec saint Antoine, avant d’être ‘importé’ en Occident.
Dans son discours d’introduction, le patriarche copte Tawadros II a notamment remercié l’Eglise catholique pour l’œuvre accomplie par les ordres religieux – religieuses, jésuites, dominicains – en matière de culture et d’instruction en Egypte. Ceux-ci, a-t-il affirmé, ont apporté l’expérience moderne et contribué au développement de toute la société égyptienne.
Le 118e patriarche copte d’Alexandrie a aussi confié attendre «le jour où nous romprons ensemble le pain sur l’autel sacré». Le prédécesseur de l’actuel patriarche, Chenouda III, avait jusqu’à présent interdit aux catholiques de communier au cours d’une eucharistie orthodoxe en Egypte.
A l’issue de la rencontre, le pape et le patriarche ont signé une déclaration commune, avant de participer à une prière œcuménique en faveur des coptes tués lors des récents attentats. Dans cette déclaration, les deux chefs religieux rappellent la déclaration conjointe du pape Paul VI et du patriarche Chenouda III, en 1973. En matière de sacrements, le pape François et Tawadros II affirment notamment leur désir commun de partager la même table eucharistique, et de ne pas ‘rebaptiser’ un fidèle déjà baptisé dans une autre confession chrétienne. (cath.ch/imedia/ap/be)
Jacques Berset
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