Tant de chrétiens ont été assassinés par les folles idéologies du siècle passé et d’aujourd’hui, a déploré le pape, et ce seulement car ils étaient disciples de Jésus. Aujourd’hui encore, de nombreux chrétiens sont persécutés «à cause de la haine de l’esprit du monde». La cause de toute persécution, a souligné le pontife, est la haine du prince de ce monde envers ceux qui ont été sauvés et rachetés par Jésus par sa mort et sa résurrection».
Mais mourir en martyr, a affirmé le successeur de Pierre, est une grâce: celle de pouvoir «confesser Jésus jusqu’au bout, jusqu’à la mort». Les martyrs sont ainsi «sang vivant de l’Eglise», a déclaré le pontife, aux côtés des «saints de tous les jours». L’Eglise est Eglise de martyrs et a donc besoin de ceux qui ont le courage d’être «témoins jusqu’au bout».
L’héritage vivant des martyrs nous donne aujourd’hui la paix et l’unité, a poursuivi le pontife. En effet, les chrétiens morts pour leur foi nous enseignent à lutter contre la violence et la guerre et à être «témoins de l’Evangile et de l’amour» du Seigneur.
Sortant de son texte écrit, le pontife a tenu à apporter «une icône», l’histoire d’une femme martyre qu’il a apprise lors de son déplacement sur l’île de Lesbos, en Grèce, en avril 2016. Parmi les réfugiés présents dans les camps de l’île, un musulman lui a raconté l’histoire de sa femme chrétienne, assassinée par les terroristes en raison du crucifix qu’elle portait autour du coup. Cet homme, a continué le pape, porte sa croix sans rancœur, «réconforté par l’amour de sa femme glorifiée par le martyre».
Le successeur de Pierre a alors vivement critiqué les camps de réfugiés les qualifiant à deux reprises de «camps de concentration». Il semble que les accords internationaux soient plus importants que les droits humains, a-t-il déploré.
«Renouvelle ton Eglise, protège les chrétiens persécutés, accorde rapidement la paix au monde entier», a conclu le pape François dans une prière.
Au cours de la cérémonie, trois proches de martyrs ont témoigné. Parmi eux, Roselyne, sœur du Père Jacques Hamel, assassiné par deux islamistes le 26 juillet dernier à Saint-Etienne-du-Rouvray, au nord de la France, alors qu’il célébrait la messe. «Tuer au nom de Dieu est toujours satanique», a-t-elle lancé en français, très émue. Le Père Hamel «n’a pas perdu la lucidité quand, de l’autel, il a accusé le vrai auteur de la persécution: va-t’en Satan!», a-t-elle ajouté, reprenant les derniers mots de son frère.
Après l’homélie du pontife, les noms de quelques nouveaux martyrs ont été lus, et une bougie allumée pour chaque personne ou groupe. Ont notamment été cités le Père Hamel ainsi que les coptes orthodoxes morts lors du double attentat du dimanche des Rameaux, le 9 avril dernier, en Egypte.
Cette liturgie de la Parole se déroulait dans la basilique Saint-Bartholomée-en-l’île, dédiée à la mémoire des nouveaux martyrs depuis octobre 2002, selon la volonté du pape Jean Paul II. Ces nouveaux martyrs sont les chrétiens – catholiques ou non – morts pour leur foi au cours des XXe et XXIe siècles.
Le 7 mai 2000, Jean Paul II avait salué la mémoire de ces hommes et femmes en relevant que la persécution avait frappé presque toutes les Eglises et les communautés ecclésiales du XXe siècle, unissant les chrétiens dans les lieux de souffrance.
Avant le pape François, Benoît XVI s’était lui aussi rendu dans la basilique Saint-Bartholomée-en-l’île, le 7 avril 2008. Il avait alors affirmé que ce XXI siècle s’était également ouvert sous le signe du martyre. (cath.ch/imedia/xln/rz)
Raphaël Zbinden
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