Dans son rapport annuel, présenté le 17 avril 2017, la CPT, organisme rattaché à la Conférence des évêques du Brésil (CNBB) précise en outre que 74 tentatives d’homicides ont été recensées en 2016. On compte aussi 200 menaces de mort, 571 agressions et 228 arrestations. Aux 1’295 cas de conflits pour la terre, doivent être rajoutés 172 conflits liés à l’eau et 69 violations des droits du travail, soit au total 1’530 occurrences de conflits.
«La base de la violence actuelle réside dans notre passé colonial, qui se répète aujourd’hui à travers une politique néocoloniale», a souligné Mgr Enemésio Angelo Lazzaris, président de la CPT.
Outre ce modèle néo colonial, Mgr Lazzaris a identifié d’autres «ombres qui obscurcissent aujourd’hui le Brésil.» Y figurent notamment le génocide des indiens, l’esclavage et enfin «la loi de la terre au Brésil qui fait que les pauvres se retrouvent entre les mains des grands propriétaires terriens.»
L’augmentation des crimes et des violences s’explique par le nombre élevé de violations des droits des travailleurs ruraux, lui-même lié au démantèlement des institutions de contrôle. «2016 est une année particulièrement violente en raison des coupes claires effectuées dans les budgets des organismes de l’État, comme la Fondation Nationale de l’Indien (Funai) et de l’Institut National pour la Colonisation et la Réforme Agraire (Incra). Le démantèlement de ces institutions entrave leurs actions effectives», déplore la CPT.
Ce rapport n’est pas seulement une série de chiffres et de statistiques. Ce sont des histoires de vie, de personnes. «Nous ne pouvons l’oublier», a conclu le secrétaire général de la CNBB, Mgr Leonardo Ulrich Steiner. (cath.ch/jcg/mp)
Maurice Page
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