La Côte-d’Ivoire connaît, comme dans le reste de l’Afrique, une multiplication de sectes chrétiennes dont on ignore le nombre exact. Selon les analyses d’un chercheur ivoirien, Raoul Germain Blé, le christianisme en Côte-d’Ivoire est marqué par la pluralité des communautés catholiques, protestantes, évangéliques ou autres.
Dans les villes de l’intérieur et particulièrement dans les dix communes d’Abidjan, les lieux de culte foisonnent. Dans la plupart des quartiers, des salles de cinéma sont transformées en maisons de prière. Les sectes continuent, chaque année, de se multiplier.
Pour le cardinal Kutwa qui prononçait son message lors de la messe chrismale, ce «regain de spiritualité nous interroge en ce sens que de plus en plus, vous nous donnez l’impression de n’être uniquement intéressés que par la prospérité matérielle», a-t-il souligné. Il a lancé un appel aux fidèles laïcs et aux prêtres «au discernement et à la prudence, dans la course à la richesse».
Citant le Pape, il a rappelé qu’au lieu d’être «un instrument à notre service pour réaliser le bien et exercer la solidarité envers les autres, l’argent peut nous rendre esclave, ainsi que le monde entier, d’une logique égoïste qui ne laisse aucune place à l’amour et fait obstacle à la paix».
«Pour l’homme corrompu par l’amour des richesses, il n’existe que le propre moi, et c’est la raison pour laquelle les personnes qui l’entourent ne sont pas l’objet de son regard», a-t-il poursuivi. Il a estimé que «le fruit de l’attachement à l’argent est donc une sorte de cécité: le riche ne voit pas le pauvre qui est affamé, couvert de plaies et prostré dans son humiliation».
«Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent», a-t-il encore poursuivi, tout en exhortant les fidèles à rechercher par-dessus tout leur salut et à ne pas entraîner leurs prêtres «dans des prières d’un autre âge». (cath.ch/ibc/bh)
Bernard Hallet
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