«Une certaine hypocrisie pousse à voir les prisonniers seulement comme des personnes qui se sont trompées, et pour lesquelles l’unique voie est celle de l’incarcération. Je réponds avec la parole de Jésus que celui qui n’est pas coupable, leur jette la première pierre», soutient le pontife, exhortant plutôt à chercher à l’intérieur de soi ses propres fautes.
«Mais nous ne réfléchissons pas à changer de vie», déplore le pape, avant de regretter que notre société ne mise pas davantage sur la réhabilitation et la réinsertion des détenus. C’est une manière d’oublier, selon lui, que «nous sommes tous prisonniers sans nous en rendre compte». En particulier quand «nous restons enfermés dans nos préjugés ou que nous sommes esclaves d’un faux bien-être».
«Privés de la liberté que génère la vérité, nous devenons alors prisonniers de l’individualisme et de l’autosuffisance». Le pape appelle ainsi à s’en remettre à Jésus, afin que chacun puisse être guéri dans son corps et son âme et récupérer la dignité de fils de Dieu.
Face à une situation internationale sous haute tension, le pontife assure par ailleurs «prier de plus belle pour la paix dans ce monde soumis aux trafiquants d’armes qui vivent du sang d’hommes et de femmes». Lors de l’Angélus du 9 avril, prononcé quelques heures après deux attentats dans des églises coptes en Egypte, qui ont fait 45 morts, le pape avait prié pour que le Seigneur convertisse le cœur de ceux qui fabriquent et trafiquent les armes.
«Ce n’est pas simple de savoir si le monde est actuellement plus ou moins violent que par le passé, reconnaît le pontife, ni si les moyens modernes (…) qui caractérisent notre époque nous rendent plus conscients de la violence ou plus intoxiqués par elle». Répondre à la violence par la violence conduit au mieux à la migration forcée et à d’immenses souffrances, regrette-t-il encore.
Le pape François confie d’autre part que la devise associée à ses armes pontificales, ›Par miséricorde et par élection’, représente bien plus qu’une devise: elle est son «étoile polaire». En elle, est contenue le mystère d’un Dieu prêt à porter sur lui le mal du monde pour prouver son amour à l’être humain. (cath.ch/imedia/mp)
Maurice Page
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