Dans un premier temps, le tribunal avait demandé neuf ans de prison et 50’000 euros de dédommagements contre le prêtre, mais face aux «contradictions et aux ambiguïtés» de la seule victime, ‘Daniel’, il a changé d’opinion. Le Padre Roman était seul devant la justice, les autres membres du groupe ayant bénéficié de la prescription des faits.
«Daniel» affirmait avoir subi des abus sexuels pendant des années dans un cercle de religieux connu sous le nom de «Romanos». Il s’agissait d’un groupe de 12 personnes, dont dix prêtres. Le cas a été revélé après que ‘Daniel’ a écrit en 2014, une lettre au pape François après avoir échoué à trouver des réponses à l’archevêché de Grenade. L’archevêque, Mgr Francisco Javier Martínez, a été réprimandé par le Vatican pour ne pas avoir agi avec diligence. Il a été contraint à ouvrir une enquête canonique. Le pape François avait appelé personnellement la victime.
La sentence de 80 pages, signée à l’unanimité, est désastreuse pour Daniel. La décision dénonce ses »versions des faits vagues et vacillantes». L’acquittement de l’accusé est basé non seulement sur le manque de preuves, mais aussi sur le manque de vraisemblance du témoignage de la présumée victime. Le tribunal parle aussi de conduite incorrecte du plaignant tout au long du processus, fournissant des informations pour en dissimuler ensuite d’autres.
La décision a été accueillie avec soulagement par l’avocat du Padre Roman. Il a souligné que son client se sent «tranquille et satisfait».
L’avocat du plaignant a indiqué vouloir analyser le jugement détaillé avant de décider d’un éventuel recours devant la Cour suprême. Le président de l’association de défense des victimes PRODENI, a déclaré qu’il respectait la décision de la justice, bien qu’il pense qu’elle n’est pas juste. Il estime que les preuves existaient pour condamner le Padre Roman. Il a également appelé à changer la loi sur le délai de prescription pour les abus sexuels et sur la manière de prendre en compte les témoignages des victimes.
La procédure canonique ouverte pour enquêter non seulement sur le Padre Roman, mais neuf autres prêtres «Romanos» en toujours en cours. À l’heure actuelle, le Padre Roman et deux autres prêtres ont été suspendus ‘a divinis’. La position de l’Eglise est toujours la même en premier lieu la protection des victimes, la recherche de la vérité et la collaboration avec la justice, précise un communiqué de l’archidiocèse (cath.ch/rd/mp)
Maurice Page
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