Des pertes d’exploitation ainsi qu’un surendettement intenables ont eu raison de l’école privée lausannoise. En février 2016, les religieuses de Castel Gandolfo (Italie) ont décidé de se séparer de la propriété du Chemin Mont-Olivet ainsi que celle qui accueille son antenne de Vich, sur la Côte vaudoise. Problème: elles ont ignoré l’offre d’un gros investisseur étranger de 26,5 millions de francs avant frais (qui se montent à 400’000 francs), soit plus d’un million brut de plus que l’offre de Comunus SICAV, la société d’investissement qui a remporté la mise.
Dans cette affaire, les religieuses de la congrégation apostolique italienne s’en sont remises à Christian Fluhr, alors directeur de Mont-Olivet Vich. «Nommé en 2014 pour redresser l’école qui perdait des élèves et son crédit, celui-ci a mis tout en œuvre pour sortir l’établissement de l’ornière», indique Le Temps. Mais «la gestion calamiteuse dont il hérite ne lui permet pas de réussir l’opération de sauvetage».
Il se reconvertit donc en vendeur immobilier et transmet aux sœurs l’offre de Comunus SICAV pour un montant de 24 millions de francs. Elles choisissent cette offre au détriment de la plus élevée, ce qui étonne Mgr Charles Morerod, évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF). L’évêque leur demande, lors d’un entretien en décembre 2015: «Vous savez combien d’élèves vous pourriez aider en Afrique avec un million de francs, pourquoi y renoncer?»
Selon une source proche du dossier, citée par Le Temps: les religieuses «étaient dans les mains de Christian Fluhr. Il exerçait sur elle une pression formidable, au risque qu’elles se privent d’un million de francs». Pour toute justification, le quotidien romand n’a obtenu qu’une vague réponse de la supérieure de la communauté, Mère Angèle, qui affirme que Comunus «avait été le plus fort», sans étayer son propos.
Mais une rumeur persiste: les sœurs n’auraient été payées que partiellement. Mère Angèle soutient le contraire et transmet les papiers qui devraient attester son propos à l’évêché. Or, selon le quotidien, «les documents ne prouvent rien, puisqu’on y voit un versement sans pouvoir identifier le destinataire. Et l’évêché n’a jamais obtenu la copie du contrat de vente et ne peut d’ailleurs l’exiger, puisque cette congrégation internationale ne dépend pas du diocèse». La situation appelle donc des clarifications. Aujourd’hui, la chapelle de l’ancienne école catholique est occupée par la Fraternité Saint-Pie X, qui y célèbre une messe dominicale. (cath.ch/temps/pp)
Voir aussi: Mont-Olivet: l’institut, les bonnes sœurs et le Monopoly (Le Temps)
Pierre Pistoletti
Portail catholique suisse
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