La justice a été niée aux personnes les plus vulnérables et marginalisées telles que les adivasis et les dalits chrétiens. Les pauvres et les exclus n’obtiennent pas justice. Il s’agit d’une question qui doit nous préoccuper tous si nous voulons sauver la Constitution indienne, a affirmé à l’agence missionnaire vaticane Fides A.P. Saha, magistrat de la Haute Cour de Delhi. La recherche, publiée par deux avocats, dénonce les lacunes de l’administration de la justice vis-à-vis des victimes. Ses auteurs affirment avoir travaillé dans une perspective ni confessionnelle ni communautariste, mais simplement humaine.
Les violences de Kandhamal ont gravement touché les femmes et les enfants, 600 villages ont été détruits, 5’600 maisons saccagées, 295 églises et lieux de culte, 13 écoles et léproseries détruites. Quelque 56’000 chrétiens ont perdu leur foyer. On a dit aux fidèles que la condition pour pouvoir demeurer dans ce district était de devenir hindous.
«Les fondamentalistes hindous ont intimidé les témoins devant les tribunaux, les menaçant de mort», témoigne un des deux avocats. Par conséquent, tous les cas les plus graves se sont soldés par un classement sans suite ou un acquittement. Neuf ans après les faits, les auteurs des massacres se déplacent librement, alors que les victimes vivent dans la peur et la dissimulation.
L’administration civile porte aussi sa part de responsabilité. Elle a été paralysée pendant trois ou quatre jours. Aucun secours n’a été porté aux victimes, réfugiées dans les forêts et privées d’eau et de nourriture. (cath.ch/fides/mp)
Maurice Page
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