«Je suis parmi vous pour vous confirmer l’affection de toute l’Eglise», ma proximité et mes encouragements, a déclaré le pape François aux populations meurtries par les secousses de 2012. «Je pense surtout aux blessures intérieures», a-t-il détaillé, de ceux qui ont perdu un proche ou le travail de toute une vie.
Votre témoignage de dignité et d’ingéniosité avait suscité une grande admiration, a remarqué le pontife. Les habitants avaient, selon lui, su reconnaître «la mystérieuse présence d’un Père qui est toujours plus aimant dans les moments difficiles». La population avait ainsi réagi à la catastrophe avec un esprit évangélique, a salué le successeur de Pierre. La «force du Christ ressuscité soutient votre effort pour poursuivre la reconstruction», a-t-il affirmé à quelques jours de Pâques.
«Le tremblement de terre avait compromis un patrimoine humain et culturel», a déploré le pontife. Il est décisif de restaurer aussi les centres historiques, a-t-il lancé : ce sont des espaces indispensables de la vie sociale et ecclésiale. Selon TV2000, la chaîne de télévision catholique italienne, 103 édifices religieux d’Emilie-Romagne avaient été sérieusement endommagés et seuls 18 ont été reconstruits jusqu’à présent.
Cet hommage se tenait à Mirandola, à 26km de Carpi, devant la collégiale Sainte-Marie-Majeure, endommagée en 2012 et toujours fermée au public depuis. Contrairement à ce qui était annoncé, le pape François a pu se rendre à l’intérieur pour mesurer l’étendue des dégâts et a déposé un bouquet de fleurs sur l’autel pré-conciliaire, au fond du chœur, en mémoire de ceux qui nous ont quittés lors du tremblement de terre.
La rencontre à huis clos entre le pontife et le clergé et les religieux du diocèse ayant duré plus longtemps que prévu, cet hommage a commencé avec une demi-heure de retard. Il s’est déroulé devant une foule nombreuse à la fois émue et enthousiaste. Le pape a été fréquemment applaudi, tandis que certains étaient en pleurs à l’évocation des victimes du séisme 2012.
Après son discours, le pontife est passé parmi les fidèles durant une quinzaine de minutes. Particulièrement souriant, le pape François a serré des mains, embrassé des enfants et des personnes âgées, accepté de faire des photos et même de signer des autographes.
«Nous prions toujours pour toi», «nous te voulons tellement de bien», ont lancé des fidèles au successeur de Pierre tandis que la foule scandait son nom. Des représentants de groupe scouts locaux lui ont offert leurs foulards et les lui ont passés autour du cou.
Le pape François s’est ensuite rendu en papamobile devant la paroisse de San Giacomo Roncole de Mirandola, où est érigé un monument à la mémoire des 23 victimes de ces tremblements de terre. Accompagné de deux enfants, le pontife a déposé une couronne de fleurs au pied de celui-ci, avant de se recueillir un moment.
Après un dernier salut aux personnes présentes et une chaleureuse accolade à Mgr Francesco Cavina, évêque de Carpi, le successeur de Pierre est monté dans l’hélicoptère qui doit le ramener au Vatican, avec près de vingt-cinq minutes de retard sur le programme initialement prévu. L’appareil a décollé au son des cloches, qui ont résonné pour saluer cette visite. (cath.ch/imedia/mp)
Maurice Page
Portail catholique suisse