Certaines des procédures de cas d’abus sexuels durent jusqu’à plus de cinq ans, déplore le Père Zöllner, interrogé le 29 mars 2017 par l’agence de presse catholique autrichienne Kathpress. Selon le jésuite, qui est également membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le Saint-Siège manque de personnel formé pour traiter ces cas. Il faudrait au moins dix à quinze personnes de culture et de langues différentes capables de donner aux victimes des réponses circonstanciées et pouvant éclaircir rapidement de quels faits il s’agit et qui est responsable de l’affaire, explique-t-il.
Le Père Zöllner comprend néanmoins la position du cardinal Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) qui estime que répondre au courrier n’est pas de la responsabilité de sa congrégation, la CDF étant, à ses yeux, uniquement responsable du déroulement des procès canoniques du clergé accusé d’abus. C’est pourquoi la commission a suggéré la création d’un office centralisé chargé de répondre aux victimes.
Face aux vives critiques de l’irlandaise Marie Collins qui a démissionné de la Commission au début mars, le jésuite relève que la collaboration avec les services de la curie se passe généralement bien. Il en veut pour preuve la présence de six cardinaux de curie au récent séminaire organisé par la commission.
Le pape François a institué cette commission en 2014 pour une période d’essai de trois ans qui arrivera à son terme en décembre prochain. Elle a pour mandat de conseiller le Vatican sur le traitement et la prévention des abus sexuels. Le pape devra donc décider à la fin de l’année sous quelle forme ce travail devra être poursuivi. (cath.ch/kap/mp)
Maurice Page
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