Après s’être rendu à la prison San Vittore, le pape François s’est dirigé au parc de Monza, dans la banlieue nord de Milan, pour célébrer la messe à 15h30, devant des dizaines de milliers de personnes.
«L’Annonciation porte en elle une joie qui génère la vie et l’espérance, a affirmé le pape François. Et s’incarne dans notre façon de voir l’avenir, dans l’attitude avec laquelle nous regardons les autres». Car cette joie se transforme en solidarité, hospitalité, miséricorde envers tous, a-t-il insisté.
Comme Marie, nous pouvons nous aussi être pris de confusion, a reconnu le pontife, «en particulier en ces temps pleins de spéculations que nous vivons».
Aujourd’hui, «on spécule sur la vie, sur le travail, sur la famille, sur les pauvres et les migrants, les jeunes et leur futur», a déploré le pape. «Tout semble réduit à des chiffres», s’est-il indigné, laissant pour compte la vie quotidienne de «tant de familles subissant la précarité et l’insécurité».
«Le rythme vertigineux auquel nous sommes soumis semblerait nous voler l’espérance et la joie», a regretté le pape. Car «paradoxalement, quand tout semble s’accélérer pour construire, en théorie, une société meilleure, au bout du compte nous n’avons plus de temps pour rien ni personne», a-t-il lancé: ni pour notre famille, ni pour la communauté, l’amitié, la solidarité ou la mémoire.
Ces épreuves exigent selon le pontife, «que nous sachions regarder le présent avec l’audace de celui qui sait que «la joie du salut a pris forme dans la vie quotidienne d’une jeune femme de Nazareth».
Par l’Annonciation, a expliqué le pape François, Dieu a désigné Son «nouveau temple» en le sein de sa mère. Désormais la rencontre avec son peuple aura lieu (…) à la marge, en périphérie».
«Son nouveau temple ne sera plus un lieu réservé à quelques-uns, tandis que la majorité restera dehors à attendre» a-t-il déclaré. Selon lui, à partir de l’Annonciation, plus rien ni personne ne lui sera indifférent, aucune situation ne sera privée de sa présence. Car «la joie du salut a commencé dans la maison d’une jeune femme de Nazareth».
Le pape François a affirmé que la mémoire «aide à ne pas rester prisonniers des discours qui disséminent des fractures et des divisions comme unique façon de résoudre les conflits». Evoquer la mémoire, selon lui, est le meilleur antidote pour faire face aux solutions magiques de la division et de l’aliénation.
Le pape a aussi salué l’hospitalité des Milanais, «peuple multiculturel et multiethnique». Les Milanais, ont su accueillir les différences et les intégrer avec respect et créativité. «C’est un peuple qui n’a pas peur d’embrasser les frontières», a-t-il encore affirmé.
La messe s’est déroulée selon le rite ambrosien, en vigueur dans l’archidiocèse de Milan. Le Kyrie eleison a été repris à plusieurs reprises au cours de la messe sans le Christe eleison. Ainsi douze Kyrie Eleison ont été récités en introduction de la cérémonie, comme il est d’usage lors des messes de grande importance.
Le pape François doit se rendre après la messe au stade Meazza-San pour une rencontre avec des jeunes confirmés à 17h30 avant de décoller de l’aéroport de Milan-Linate. Son arrivée est prévue à l’aéroport de Rome-Fiumicino à 19h30. (cath.ch/imedia/bh)
Bernard Hallet
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