Dans une société milanaise multi-ethnique, multi-religieuse et multiculturelle, «quelles purifications et quelles priorités sommes-nous appelés à réaliser pour ne pas perdre la joie de l’évangélisation?», a demandé un prêtre du diocèse de Milan au pape François.
L’Eglise elle-même, a répondu le pontife, a beaucoup à enseigner en matière de diversité car elle est une, dans une expérience multiforme. De même l’Evangile est un, sous quatre formes différentes.
«Le Saint Esprit est un artiste, un maître de la diversité, a-t-il lancé. Regardons nos diocèses, nos paroisses, nos communautés, les congrégations religieuses», a déclaré le souverain pontife.
Le pape François a dans le même temps encouragé à discerner «les excès de l’uniformité» et du relativisme: «deux tendances qui cherchent à détruire l’unité des différences», selon lui.
Pour cela, les prêtres doivent former les chrétiens au discernement, a estimé le successeur de Pierre. «La culture de l’abondance (…) offre un horizon fait de tant de possibilités, a expliqué le pape, regrettant qu’elles soient toutes présentées comme bonnes et valides». Alors que «nos jeunes sont exposés à un zapping continu», le pape a affirmé que le discernement devenait crucial.
«Chaque époque historique depuis les origines du christianisme, a été continuellement soumise à de multiples défis», a souligné le pape. Ceux-ci ne doivent pas susciter la peur. Il faut plutôt avoir peur, a-t-il estimé, d’une foi sans défi, comme si tout avait déjà été dit et réalisé. Les défis, a insisté le pape, nous aident afin que notre foi ne devienne pas idéologique.
«Nos Pères et Mères fondateurs n’ont jamais pensé être une multitude, une majorité», a fait observer le pontife à une religieuse. «Ils se sentaient simplement mus par le Saint Esprit pour être une présence joyeuse capable d’élever l’Eglise, tels le sel et la levure». Ainsi, les congrégations ne sont pas nées pour être la masse, a-t-il souligné, mais pour être un peu de sel et de levure. «Et une pâte à pizza dans laquelle on met trop de levure ou de sel, est immangeable», a lancé spontanément le pape François.
Au terme des échanges, le pape a remis au cardinal Scola un calice destiné à l’archidiocèse. Le haut prélat a pris la parole pour annoncer qu’en l’honneur de la visite du pape François, cinquante appartements allaient être mis à disposition de personnes sans domicile fixe.
Avant cette session d’échanges, le pape François avait salué sur le parvis les évêques de la Lombardie, en compagnie de Mgr Giovanni Angelo Becciu, substitut pour les Affaires générales de la secrétairerie d’État, Mgr Dario Edoardo Vigano, préfet du Secrétariat pour la communication. Etaient aussi présents les cardinaux Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, et Francesco Coccopalmiero, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs.
Le pape s’est ensuite recueilli un long moment devant les reliques de saint Charles Borromée. Né en 1538 et mort à Milan en 1584, cet évêque italien du 16e siècle, archevêque de Milan et cardinal de l’Eglise catholique, a été un grand artisan dans son diocèse de la réforme catholique voulue par le concile de Trente. Il a été canonisé en 1610 par le pape Paul V.
Le pape François est ensuite sorti à 11h30 sur le parvis de la cathédrale pour prononcer la prière mariale de l’Angélus, devant la foule réunie sous un ciel radieux. Il s’est ensuite dirigé vers le centre pénitencier de San Vittore pour y partager le déjeuner avec une centaine de détenus. (cath.ch/imedia/bh)
Bernard Hallet
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