La CNBB invite les chrétiens et les personnes de bonne volonté à «se mobiliser pour la promotion du peuple brésilien, en particulier des plus vulnérables».
Durant une conférence de presse donnée le jeudi 23 mars, Mgr Sergio da Rocha, président de la CNBB, a estimé que ce projet «choisit le chemin de l’exclusion sociale».
Ce projet prévoit d’élever l’âge minimum de départ à la retraite à 65 ans, un changement radical dans un pays où les travailleurs peuvent s’arrêter à 54 ans.
Après avoir fait approuver par le Congrès le gel des finances publiques sur 20 ans, Michel Temer a donc fait de la réforme des retraites un autre axe fort de sa politique d’austérité, destinée, selon lui, à redresser l’économie brésilienne qui connaît la pire crise de son histoire, avec une baisse de son PIB de 7,2% en deux ans.
Mgr Murilo Krieger, vice-président de la CNBB et archevêque de Salvador de Bahia, a expliqué pour sa part que le système de retraite n’est pas une concession gouvernementale ou un privilège. «Les droits sociaux au Brésil, a-t-il souligné, ont été conquis à travers une intense participation démocratique. Et toute menace de ces droits doit être immédiatement condamnée».
Face aux nombreuses critiques soulevées par ce projet de réforme, le gouvernement fédéral évoque le déficit du système actuel du financement des retraites. Sauf que les chiffres sur lesquels s’appuie le gouvernement Temer sont largement contestés par différents acteurs sociaux et institutionnels et même par une partie des parlementaires proches du gouvernement.
A ce propos, Mgr Leonardo Ulrich Steiner, évêque auxiliaire de Brasilia et secrétaire général de la CNBB, a affirmé qu’il «n’était pas possible de statuer sur des sujets si complexes et sensibles, en se basant sur des informations peu sûres, sorties de leur contexte et même contradictoires». (cath.ch/jcg/be)
Jacques Berset
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