Impliquant que les mariages précoces peuvent être acceptables sous certaines conditions, cette loi est perçue par de nombreux critiques comme un pas en arrière dans la lutte contre une pratique qui, au Bangladesh, reste un véritable fléau, rapporte l’agence d’information Eglises d’Asie.
La Commission ›Justice et Paix’ de la Conférence des évêques catholiques du Bangladesh (CBCB) a ainsi estimé que cette loi, adoptée le 27 février par le Parlement du Bangladesh et ratifiée ce 11 mars par le président Abdul Hamid, constituait une grave erreur.
La loi, intitulée «Child Marriage Restraint 2017», continue d’interdire le mariage avant l’âge de 21 ans pour les hommes et de 18 ans pour les femmes. Elle instaure des peines plus sévères pour les adultes épousant des mineurs. Mais elle ferme les yeux sur des ‘situations particulières’, notamment dans le cas de ‘grossesses accidentelles ou illégales’. Le texte estime ainsi que le mariage peut s’avérer être un moyen de ‘sauvegarder l’honneur de la fille’ lorsqu’elle tombée enceinte ou a été violée.
Avec la provision des circonstances spéciales, le nombre de mariages impliquant des enfants va augmenter¸ a dénoncé Mgr Gervas Rozario président de J+P. L’Eglise catholique n’est pas la seule à faire part de son indignation. Les associations de défense des droits de l’homme craignent que cette clause légalise le mariage des adolescentes dont les grossesses sont le résultat de violences sexuelles, et laisse les jeunes filles sous le joug de leur agresseur.
Le Bangladesh continue à afficher le nombre record de mariages de mineurs en Asie. Pour des parents pauvres et vulnérables, marier une adolescente peut être perçu comme un moyen d’assurer sa sécurité. Selon l’Unicef, 52% des épouses ont moins de 18 ans au moment du mariage (contre 68% il y a quinze ans), et 18% d’entre elles sont âgées de moins de 15 ans.(cath.ch/eda/mp)
Maurice Page
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