Avec ce geste public, le cardinal Joseph Tobin prend position en faveur de Catalino Guerrero et des milliers de migrants qui courent, eux aussi, le risque d’être expulsés, en vertu du récent décret du gouvernement Trump.
Accompagné d’un «sit in» en face de l’édifice, l’action a réuni des représentants d’autres confessions chrétiennes, ainsi que de communautés juives et musulmanes locales, pour demander que Catalino Guerrero ne soit pas contraint de quitter le territoire américain. Un premier résultat immédiat a été obtenu: le migrant peut, pour l’instant, rester aux Etats-Unis, mais devra se représenter pour une nouvelle audience le 11 mai prochain.
Comme le rappelle le site spécialisé «Vatican Insider», l’histoire de ce migrant est un cas hautement symbolique des Etats-Unis d’aujourd’hui: Catalino Guerrero, 59 ans, est entré illégalement dans le pays en 1991, fuyant la pauvreté et l’insécurité de sa terre natale. Depuis vingt-cinq ans, il vit à Union City, une localité du New Jersey, où il est membre de la paroisse catholique locale de Saint-Augustin. Père de quatre enfants et grand-père, il n’a jamais eu aucun problème avec la justice américaine. Bien que contribuable des Etats-Unis, il n’a jamais eu la possibilité de régulariser sa situation.
Lors d’un contrôle de routine effectué il y a une semaine par l’Agence Fédérale pour l’Immigration (ICE), son statut d’étranger en situation irrégulière a été découvert. C’est pour cette raison qu’il a été convoqué le 10 mars, avec l’indication qu’il devait se préparer à rendre son passeport et, par conséquent, être expulsé des Etats-Unis.
Afin d’obtenir de l’aide, Catalino Guerrero s’est rendu au Pico National Network, une des plus grandes organisations inter-religieuses américaines, qui a, à son tour, alerté les médias sur cette affaire.
C’est dans le cadre de cette mobilisation que s’insère le geste du cardinal Joseph Tobin. «En tant que leaders religieux, a précisé le prélat, nous sommes appelés à reconnaître et à défendre la dignité de chaque individu comme une personne unique. En même temps, nous devons également combattre toute tentative de diaboliser les réfugiés ou de les désigner comme des menaces sinistres et sans visage.»
«Aujourd’hui, a poursuivi le cardinal, nous sommes ici pour apporter notre témoignage et pour appeler les consciences de notre pays, afin que soit épargné cet homme et tant d’autres comme lui, qui sont seulement coupable de chercher une vie meilleure pour leur famille.» (cath.ch/jcg/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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