Mgr Jorge Lozano estime que la gestion de»Cambiemos»(n.d.l.r. la coalition des partis de droite ayant permis l’élection de Mauricio Macri à la tête du pays en décembre 2015) a»probablement donné priorité»à la macro économie pour sortir d’une situation jugée»difficile». Mais le prélat souligne que les mesures adoptées par le gouvernement»ont bénéficié à peu et ont porté préjudice au plus grand nombre.»
Lors d’une interview accordée à Radio Continental, l’évêque de Gualeguaychú a néanmoins indiqué que, dans le cadre de conversations avec des membres du gouvernement, il a constaté que ces derniers étaient préoccupés par le niveau de pauvreté et qu’ils cherchaient activement des solutions pour y remédier.»Ils ne nient pas la réalité, a t il reconnu. Mais ils donnent des explications d’ordre macro économique pour justifier la situation actuelle.»
Le Président de la Commission épiscopale pour la pastorale sociale (Cepas) admet qu’il y a bien»une série de facteurs qui occasionnent ces niveaux de pauvreté comme la dévalorisation de la monnaie, l’augmentation des impôts, l’inflation.»Mais Mgr Jorge Lozano dénonce aussi parallèlement une concentration du capital financier et souligne»la nécessité de corriger cette pauvreté en favorisant le travail correctement rémunéré.»
De fait, la situation économique du pays s’est considérablement détériorée depuis la prise de fonction de Mauricio Macri en décembre 2015. Pour réduire les dépenses publiques, les subventions accordées aux ménages ont ainsi été supprimées, entrainant une augmentation de 400 à 700 % des prix de l’électricité, de l’eau et du gaz. Au moins 200’000 emplois ont supprimés. . Le niveau de la dette de l’Argentine a fortement augmenté. De quoi provoquer l’inquiétude de certains milieux économiques, pourtant jusqu’à lors favorables à l’ancien homme d’affaire.
Parmi les conséquences de cette situation économique inquiétante, Mgr Jorge Lozano a rappelé que l’Église a alerté le gouvernement»à de très nombreuses reprises»sur l’existence de»trafic d’êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle, mais aussi de travail», comme des usines textiles clandestines ou dans l’agriculture.
«Il existe une série de niches de travail informel, mal payé et présentant, très souvent, des conditions analogues au travail esclave», a conclu Mgr Jorge Lozano. (cath.ch/jcg/mp)
Maurice Page
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