Alors qu’il est enfant, à Porto Rico, Jaime envisage déjà prendre le chemin de la prêtrise, rapporte en mars 2017 le quotidien américain Washington Post. Mais le jeune homme, très doué à l’école, se lance finalement dans des études de biologie à l’Université de Porto Rico. Il travaille ensuite dans le domaine des neurosciences à l’Université de Pittsburgh, en Pennsylvanie, puis à celle de Yale, dans le Connecticut. En 2014, il reçoit une offre d’emploi presque idéale de chercheur à l’école pharmaceutique de l’Université de Porto Rico. Une place qui lui assurerait un bon salaire et la possibilité de voir souvent sa famille.
Mais, après avoir cherché la vérité en scrutant quotidiennement les mystères du cerveau, Jaime est empli d’incertitude. Il se demande si la carrière scientifique est réellement la voie que Dieu a choisie pour lui. Finalement, le neuroscientifique prometteur décide d’entrer au séminaire catholique de l’Université d’Amérique, dans le district de Washington.
A présent, à l’intérieur de l’Eglise, il espère aider les catholiques à comprendre les scientifiques et les scientifiques à comprendre les catholiques.
Les scientifiques constituent en effet une partie de la population hautement sécularisée, note le Washington Post. Alors que 95% des Américains disent croire en Dieu ou en une puissance supérieure, c’est le cas de seulement 51% des scientifiques, révèle une étude de 2009 réalisée par le Pew Research Center. Une petite mais significative partie d’entre eux décident cependant d’abandonner leur carrière pour la prêtrise. Ils apportent ainsi au sein de l’Eglise catholique un point de vue scientifique dont l’institution a, selon de nombreux responsables ecclésiastiques, grandement besoin.
Suzanne Tanzi, porte-parole du séminaire, confirme le grand nombre d’anciens étudiants en sciences ayant intégré l’institution. Elle souligne que ces prêtres-scientifiques sont d’une grande utilité. Surtout à notre époque, alors que le pape actuel, qui a travaillé lui-même dans un laboratoire, porte l’attention de l’Eglise sur les défis environnementaux.
Jaime Maldonado-Aviles affirme que son revirement de carrière doit beaucoup à ses recherches sur les neurones. L’incroyable complexité de ces systèmes l’a émerveillé et amené à considérer qu’elle ne pouvait être le fruit du hasard. «La théologie a beaucoup à apprendre des connaissances apportées par la science (…) Mais la science a aussi beaucoup à apprendre de la théologie», assure ainsi le Portoricain. En tant que prêtre, il souhaite se consacrer plus particulièrement à la bioéthique, avec la perspective de conseiller les scientifiques dans ce domaine. (cath.ch/wp/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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