Le bilan 2015 ne livre en fait que quatre chiffres: le déficit du Saint-Siège, le bénéfice de l’Etat de la cité du Vatican, la contribution de l’IOR, et celle des diocèses.
Le Vatican est une structure politique très exotique, relève Thomas Jansen. A l’inverse de tous les autres Etats, il ne dispose pas d’impôts. Le plus petit Etat du monde ne connaît ni impôt sur le revenu, ni TVA, ni impôt ecclésiastique. La principale source de revenus du Saint-Siège provient de son patrimoine financier, mais le bilan 2015 n’en chiffre pas le montant, pas plus qu’il ne donne de détails sur ses placements.
On sait néanmoins que le Vatican investit dans les papiers valeurs et possède un patrimoine immobilier important. Mais aucune donnée officielle sur le montant global de cette fortune n’a jamais été communiquée jusqu’à présent. En 2015, le Vatican a seulement indiqué que le patrimoine du Saint-Siège avait augmenté de 939 millions d’euros, mais sans donner de montant global. Des spécialistes estiment cette fortune du Vatican à 12 milliards d’euros.
Le ménage du Saint-Siège qui figure dans les chiffres rouges pour un montant de 12,4 millions d’euros, comporte l’ensemble des organes de la curie, des congrégations à la bibliothèque vaticane en passant par les conseils pontificaux ou les médias.
Le ménage de l’Etat de la Cité du Vatican concerne principalement l’infrastructure, des services médicaux, à la gendarmerie vaticane en passant par la poste et les parcs et jardins. En tout, environ 4’500 personnes travaillent au Vatican. Le personnel forme ainsi le plus grand poste budgétaire pour le Saint-Siège comme pour la Cité du Vatican. Dans les deux secteurs le pape a instauré une stricte politique d’économies. Le déficit du ménage du Saint-Siège a ainsi été réduit de moitié en 2015 par rapport à 2014.
Une autre source importante de revenus pour le Vatican est sa ‘banque’, l’Institut pour les œuvres de religions (IOR). Ces bénéfices contribuent au ménage du Saint-Siège. Le bilan 2015 donne le chiffre de 50 millions d’euros.
Enfin 24 millions d’euros, en provenance des diocèses du monde entier, ont coulé en 2015 dans la caisse du Vatican, les diocèses allemands et américains étant traditionnellement les plus gros donateurs.
Le Vatican est aussi probablement le seul Etat du monde à tirer des revenus importants de ses collections d’œuvres d’art. Selon le bilan 2015, les Musées du Vatican apportent la part du lion. Mais là encore le Vatican ne publie pas de chiffres. En extrapolant on peut considérer que les 5 millions de visiteurs annuels, avec un prix d’entrée ordinaire de 16 euros, rapportent plusieurs dizaines de millions d’euros.
On ne connaît pas non plus le volume global des deux budgets du Vatican. Les derniers chiffres officiels ont été communiqués en 2006. Le budget du Saint-Siège se montait alors à 228 millions d’euros et celui de la Cité du Vatican à 150 millions d’euros. (cath-ch/cic/mp)
Maurice Page
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